Under the Fig Trees
Pour Melek, Fidé, Sana et Mariem, les longues journées de travail dans les champs durant l’été sont un moyen d’aider leur famille mais aussi d’être ensemble et d’échapper à la monotonie de leur vie de campagne. Elles trouvent toujours un moyen de s’amuser, parfois au détriment des autres, notamment des travailleuses plus âgées. Dans ce huis clos champêtre, les figuiers cachent des moments d'intimité et de tension où le verger devient un véritable théâtre d’émotions, et où se jouent le rapport au travail, à l’amour et aux garçons.
Générique
- Réalisation
- Erige Sehiri
- Scénario
- Erige Sehiri, Ghalya Lacroix, Peggy Hamann
- Production
- Palmyre Badinier, Nicholas Wadimoff,Philippe Coeytaux, Roshi Behesht Nedjad
- Photographie
- Frida Marzouk
- Montage
- Ghalya Lacroix, Hafedh Laaridhi, Malek Kammoun
- Musique
- Amine Bouhafa
- Interprétation
- Ameni Fdhili (Sana), Fide Fdhili (Fidé), Feten Fdhili (Melek), Samar Sifi (Mariem), Leila Ohebi (Leila), Hneya Ben Elhedi Sbahi (Hneya)
- Origine, année
- TN/FR/CH 2022
- Durée
- 92 minutes
- Distribution
- Trigon-Film
- Âge recommandé
- 8
Citation
C’est un cinéma de et en liberté. Une ode à la vie et à ces travailleuses agricoles dans les vergers du nord-ouest de la Tunisie.
L'Humanité, 7.12.2022
Commentaires
Erige Sehiri nous parle de travail, d’un travail de nécessité, mal payé, il y a bien de l’exploitation, quoique rien d’inhumain. Mais elle nous parle surtout de ce qui se dit, des moments d’échange, du tissu social qui précède et traverse la journée de travail. De l’aube au coucher de soleil, nous accompagnons une dizaine de figures à travers leur parole. Chuchotée, adressée, chantée, criée, la parole forge le paysage des grands figuiers, crée des espaces clos, puis ouverts, construit un véritable réseau de relations : relations de pouvoir, d’amitié, de trahison, d’amour. La confession et la délation font la trame d’une communauté, qu’on retrouvera seulement réunie à la fin du film. C’est une communauté pleine de secrets, sans secrets. Le drame de la confiance et de la méfiance – la première s’imposant par nécessité spontanée, la deuxième par une sorte de destin inéluctable – grandit dans un crescendo passionnant. La dimension plate du small talk prend alors une ampleur sociale tridimensionnelle, qui nous raconte une Tunisie patriarcale, injuste, corrompue. Mais aussi une société d’individus passionnés, allègres, doux.
Filmexplorer.ch, 27.1.2023
Commentaires
Sous les figues évoque les vérités que l’on prononce à l’ombre des arbres, les secrets que l’on garde, les histoires que l’on raconte, et les amours susceptibles de causer notre perte. En littérature, la figue est souvent une métaphore sexuelle qui désigne les bouleversements à venir. Le deuxième film de Erige Sehiri raconte une histoire de sororité, de lutte contre le patriarcat et de conflit générationnel, le tout raconté dans le décor idyllique d’un verger tunisien. Ce lieu rappelle le regretté Éric Rohmer, un immense réalisateur, maître de ce genre de fiction dans laquelle la beauté d’un lieu offre un agréable contraste au profond bouleversement émotionnel que seuls trahissent les petits gestes. Personne ne se donne en spectacle, mais les regards en disent long, des regards sur qui parle à qui, et même sur la manière dont est porté le voile [...]. [La réalisatrice] choisit, pour son premier film de fiction, de filmer en caméra portée et en gros plans, ce qui confère au film une sensibilité naturelle aux allures de documentaire. Elle porte ici un regard furtif sur les relations entre les sexes et sur le patriarcat, à travers la manière dont ses personnages se courtisent au travail. Sehiri est une observatrice intelligente de la vie. Si ces femmes semblent modernes et progressistes, pleines de libertés lorsqu’elles discutent ou flirtent avec leurs collègues masculins, elles sont également prisonnières de vieilles notions romantiques qui renforcent les normes de genre. Sana, qui adore Firas, mais aimerait qu’il soit plus conventionnel, en est un parfait exemple. [...] C’est un film qui saisit parfaitement la façon dont la notion de culpabilité et de honte engendre secrets et mensonges. Il évite généralement le didactisme, même lorsque dans la scène centrale du film, une jeune femme retire majestueusement son voile pour évoquer l’hypocrisie de celles qui prétendent être vierges.
Cineuropa.org, 23.5.2022
Filmographie
- 2012
- Le Facebook de mon père (Kf/cm)
- 2018
- Étudiants (Kf/cm)
- 2018
- La voie normale
- 2021
- Under the Fig Trees (Taht alshajra)
Récompenses
- 2022
- Festival International du Film Francophone de Namur: Meilleur Film Francophone
- 2022
- Pingyao International Film Festival: Best Director
- 2023
- Taipei Film Festival: Grand Prize
Canard
Vladimir et Olga élèvent des canards dans une petite ferme isolée à la campagne. Ils espèrent l’arrivée d’un enfant, mais cette attente se transformera bien vite en cauchemar.