Lara

Séance du
  • Réalisation: Jan-Ole Gerster
  • DE 2019
  • 98 minutes
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Lara

Comme tous les autres matins, Lara débute sa journée par une cigarette et une tasse de thé. Aujourd'hui est un jour important : elle a 60 ans et c'est le premier concert de piano donné par son fils Viktor. Elle le soutient depuis ses débuts et se considère comme déterminante dans son succès. Mais Viktor est injoignable depuis des semaines et Lara semble ne pas être conviée à l'événement, contrairement à son ex mari et sa nouvelle compagne. La journée va alors prendre un tour inattendu.

DS

Générique

Réalisation
Jan-Ole Gerster
Scénario
Blaž Kutin
Production
Marcos Kantis
Photographie
Frank Griebe
Montage
Isabel Meier
Musique
Arash Safaian
Interprétation
Corinna Harfouch (Lara Jenkins), Tom Schilling (Viktor Jenkins), Rainer Bock (Paul Jenkins), Volkmar Kleinert (Prof. Reinhoffer), André Jung (Herr Czerny)
Origine, année
DE 2019
Durée
98 minutes
Distribution
Pathé

Motivation / Citation

Une ouverture à la vie, aux autres et à elle-même finement jouée, en suivant une partition qui va crescendo.

Renaud Baronian
Le Parisien, 25.02.2020

Commentaires

Etonnant portrait d'une femme qui a renoncé à beaucoup pour se consacrer à son fils prodigue et qui rumine ses erreurs sans renoncer à sa fierté, Lara parvient à rendre très attachant ce personnage coriace en laissant apparaître progressivement ses failles et sa faculté à éventuellement lâcher - un peu - prise.
Tout le film repose sur son actrice principale, l'Allemande Corinna Harfouch et à sa capacité à faire glisser cette jeune sexagénaire de la rêche intransigeance à des émotions certes fugacement entrevues mais qui finissent par la rendre bouleversante.

Renaud Baronian
Le Parisien, 25.02.2020

Les plans larges et fixes, desquels elle sort et entre comme un fantôme, noient Lara dans l’environnement jusqu’à diluer tous les détails de sa physionomie. Nous nous concentrons alors sur sa silhouette, entourée d’un manteau rouge, sur son visage fermé, caché derrière de grandes lunettes noires, sur ses rares sourires crispés. On pourrait se laisser toucher par cette femme, ne serait la méchanceté gratuite, distillée par petites touches, de son personnage – ici elle rompt l’archet de violon de la petite amie de son fils, ailleurs elle décourage un enfant, au conservatoire, de jouer du piano. Méchanceté qui vient alors contrebalancer ce portrait de solitaire forcée et dessine des pistes permettant de comprendre le silence installé entre elle et son fils. En constante contradiction entre l’ambition d’excellence qu’elle a pour lui et le regret de ne pas avoir su vivre cette vie-là pour elle-même, les brimades cruelles mènent la valse de sa relation avec Viktor.
Ces deux personnages si mortellement blessés par un amour fou, mais toxique, ne parviennent plus à communiquer. Leur incapacité, qui voile les sentiments profonds qu’ils éprouvent l’un pour l’autre, est soulignée par le contraste avec la gamme chromatique chaude que choisit le réalisateur tout le long du film. Orangés, rouge brique, verts chatoyants : l’image est harmonieuse et parvient à l’homogénéité à laquelle les personnages, eux, n’accèdent pas. La prolifération de couleurs douces souligne la froideur de leurs rapports, conférant au récit une tonalité douce-amère déchirante. Ces ruptures sont aussi élégamment amenées par le travail sur le son : ainsi dans une scène, se succèdent avec violence le calme religieux de la salle de concert où ne résonnent que les notes de piano, et la musique techno assourdissante d’une supérette. Dans ce récit qui interroge finement le rapport ambivalent de domination et de soumission se construit un jeu de ricochet dont l’issue paraît bien incertaine. En s’emparant de cette relation pernicieuse entre un fils et sa mère, Jan-Ole Gerster tisse une fable touchante et monstrueuse autour d’une vie vécue par procuration, entremêlée d’une habile réflexion sur la difficulté à se libérer des maîtres, ceux qui s’imposent à nous, comme ceux que nous nous choisissons, par peur d’affronter notre liberté.

Sophie-Catherine Gallet
critikat.fr, 25.02.2020

Prix (Sélection)

2019
Karlovy Vary International Film Festival: Special Prize of the Jury, Award of Ecumenical Jury, Best Actress
2019
Filmfestival München: Fipresci-Preis
2020
Bayerischer Filmpreis: Filmmusikpreis (Arash Safaian)
2020
Preis der deutschen Filmkritik: Beste Darstellerin (Corinna Harfouch)

Filmographie

2004
Der Schmerz geht, der Film bleibt (doc)
2012
Oh Boy
2019
Lara

Tote Tiere

En avant-projection
  • Réalisation: David Oesch, Remo Rickenbacher
  • CH 2019
  • 10 minutes
au film principal

Tote Tiere

Le chat de Röbu meurt subitement et cela oblige ce célibataire qui mène une vie solitaire à affronter le monde extérieur.