L'illusion verte
Aujourd'hui, les industriels investissent beaucoup de temps et d'argent à «verdir» leur image : voitures électriques, huile de palme labellisée bio, ou encore produits issus du commerce équitable… tout est fait pour nous déculpabiliser et expliquer que nous pourrions sauver le monde en consommant ces produits. Une pratique dangereusement populaire nommée greenwashing ou éco-blanchiment. Mais si à défaut de sauver le monde, ces achats responsables ne faisaient qu’enrichir les multinationales ? Werner Boote et Kathrin Hartmann parcourent le monde pour révéler l’envers du décor.
DSGénérique
- Réalisation
- Werner Boote
- Scénario
- Werner Boote, Kathrin Hartmann
- Production
- Markus Pauser, Erich Schindlecker
- Photographie
- Dominik Spritzendorfer, Mario Hötschl
- Montage
- Gernot Grassl, Roland Buzzi
- Musique
- Marcus Nigsch
- Origine, année
- AT 2017
- Durée
- 97 minutes
- Distribution
- MovieBiz
- Âge recommandé
- 0
Motivation / Citation
Un documentaire édifiant, qui rappelle l’urgence de se comporter en citoyens responsables et non en simples consommateurs.
Les fiches du cinéma
Commentaires
[L]e réalisateur autrichien Werner Boote se glisse dans la peau du consommateur sincèrement engagé dans la préservation de l’environnement et la journaliste Kathrin Hartmann, experte en éco-blanchiment et écologiste très férocement engagée (sa virulence aurait tendance à desservir ses propos) nous entraînent avec eux dans les arrières-cours de ces grands groupes industriels qui, en toute impunité, continuent de piller les forêts, de déplacer (quand ils ne les asphyxient pas) les populations, tout en s’achetant avec la complicité des autorités locales et des gouvernements, une pseudo bonne conduite à coups de labels verdis autoproclamés. Nos défenseurs de l’environnement constatent que ces mensonges verts sont extrêmement répandus et multiplient les exemples dans des domaines différents pour révéler que les stratégies et les méthodes uniquement dictées par des raisons financières sont toujours les mêmes. Un grand groupe pétrolier n’hésite pas à vanter le bienfait des éoliennes pendant qu’une multinationale productrice mondiale de boissons assèche des puits dans des pays en voie de développement tout en présentant comme le gardien de l’eau potable ou que le lessivier Unilever déclare être la plus grande ONG du monde et sans le moindre état d’âme détruit chaque année la moitié des forêts du monde. Contrairement à ce qu’indiquent les étiquettes des produits que vous achetez, il n’existe aucune possibilité de produire l’huile de palme de manière écologique. Quant aux voitures électriques prétendument vertueuses, elles n’ont rien de plus propre que les voitures à essence que nos gouvernants nous incitent cependant à mettre au rebut.
Cependant, cette énumération si édifiante soit-elle se fait trop systématique pour ne pas faire naître une certaine lassitude, d’autant qu’elle se déroule au cœur d’une réalisation convenue et que la supercherie est avérée dès le début du récit. Les solutions envisagées pour mettre fin à de tels agissements arrivent tardivement. En faire le cœur battant du film aurait doté d’un intérêt plus vif ce plaidoyer essentiellement éducatif en faveur du développement durable.
Il serait pourtant malvenu de nier la nécessité d’une œuvre de cette portée dont la préoccupation première est de faire de chaque citoyen un acteur objectivement éclairé sur son engagement pour la protection de la planète.
aVoir-aLire.com, 13.2.2019
Filmographie (Sélection)
- 2009
- Plastic Planet
- 2013
- Population Boom
- 2015
- Morgenland im Abendland
- 2015
- Alles unter Kontrolle
- 2018
- Die grüne Lüge
Bacha Posh
- Réalisation: Jan Baumgartner, Katia Scarton-Kim
- CH 2018
- 19 minutes
Bacha Posh
Jungle de Calais. Nadim et sa famille sont en transit pour l’Angleterre. Le jeune garçon travaille à l’épicerie que son père a montée dans la Jungle. Mais Nadim cache un secret. C’est une Bacha Posh – littéralement une fille déguisée en garçon. Alors Nadim n’a qu’un rêve, s’enfuir pour être libre.