Cléo de 5 à 7

Séance du
  • Réalisation: Agnès Varda
  • FR 1962
  • 90 minutes
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Cléo de 5 à 7

Paris, le 21 juin. Cléo, une jeune chanteuse, attend les résultats d’une analyse médicale. Sa peur d’avoir un cancer contraste avec sa vitalité frivole et la lumière estivale qui inonde la capitale. De la rue de Rivoli au Café de Dôme, de la coquetterie à l’angoisse, de chez elle au Parc Montsouris, Cléo fait des rencontres qui lui ouvrent les yeux sur le monde. Elle découvre la couleur étrange du premier jour de l’été, où la vie devient possible.

Générique

Réalisation
Agnès Varda
Scénario
Agnès Varda
Production
Georges de Beauregard, Carlo Ponti
Photographie
Jean Rabier
Montage
Janine Verneau
Musique
Michel Legrand
Interprétation
Corinne Marchand (Cléo), José Luis de Vilallonga (José), Loye Payen (Irma), Dominique Davray (Angèle), Serge Korber (Maurice)
Origine, année
FR 1962
Durée
90 minutes
Distribution
Cinémathèque Suisse

Citation

« Cléo de 5 à 7, c’est un portrait de femme
inscrit dans un documentaire sur Paris,
mais c’est aussi un documentaire sur une femme
et l’esquisse d’un portrait de Paris. »

Agnès Varda

Commentaires

Entre la Nouvelle vague et le cinéma-vérité, Cléo de 5 à 7 est à la fois un film d’une incroyable modernité, totalement ancré dans son époque (expérimentations sur la narration, découpage en chapitres, film qui se déroule en temps réel, etc.), mais également un film d’une attention rare envers son héroïne. « C’était aussi ma contribution, sans cris ni discours, aux mouvements féministes de l’époque », explique la réalisatrice. La finesse et l’intelligence du film vaudra à Agnès Varda d’être l’une des premières femmes à concourir pour la Palme d’or lors de la quinzième édition du Festival de Cannes.

Anthony Moreira
Les Inrockuptibles, 18.03.2019

Agnès Varda a fait ses débuts avec La Pointe Courte (1955), un film particulièrement novateur, monté par Alain Resnais, où les scènes documentaires alternent avec l’histoire fictionnelle d’un couple. C’est avec son deuxième long métrage qu’Agnès Varda obtient son premier grand succès critique et commercial et acquiert une renommée internationale bien méritée. Réalisé en 1962, Cléo de 5 à 7 est en effet un chefd’oeuvre du cinéma français. (…)

Tourné dans l’ordre chronologique du scénario, découpé en courts chapitres numérotés, le film fait ressentir le passage inexorable du temps. Sans beaucoup de moyens, la cinéaste transcende le cinémavérité par son art du montage et de la composition. Agnès Varda met en scène une balade dans Paris de Montparnasse au Parc Montsouris à la manière des surréalistes, ponctuée de rencontres, avec l’ombre accompagnatrice du Nadja d’André Breton. Elle invente une forme ouverte, celle d’un film de fiction capable de faire entrer l’époque par le son (les informations qui émanent d’un autoradio), l’image ou des personnages – le jeune soldat en permission qui va bientôt rejoindre son régiment en Algérie, lui aussi probable mort en sursis.

Cet émouvant portrait de femme, incarné par la magnifique Corinne Marchand, se double d’un poème sur la beauté qui voisine avec la mort. Dans un scène pivot, au beau milieu du film, Cléo qui répète au piano avec son musicien et son parolier, interprète la chanson « sans toi ». Le décor disparait et la caméra enregistre la performance de Corinne Marchand, gros plan intense de son visage blanc sur fond noir. Agnès Varda signe un véritable blason poétique, joué et chanté, qui sublime à la fois son actrice et la musique composée par Michel Legrand pour cette chanson, l’une des plus belle de l’histoire du cinéma.

Olivier Père
Arte.tv, 23.02.2019

Filmographie (sélection)

2019
Varda par Agnès
2017
Visages, villages
2008
Les Plages d’Agnès
2000
Les Glaneurs et la glaneuse
1991
Jacquot de Nantes
1985
Sans toit ni loi
1980
Mur murs
1976
L’une chante, l’autre pas
1969
Black Panthers
1965
Le Bonheur
1962
Cléo de 5 à 7
1954
La Pointe Courte

Trois notes de clarinette (animation)

En avant-projection
  • Réalisation: Anne Baillod
  • CH 2008
  • 6 minutes
au film principal

Trois notes de clarinette (animation)

Le film commence sur une partition de musique dont les pages tournent avec le vent et qui donne vie aux différents éléments qui vont constituer le film. D’après un poème de Nicolas Bouvier.