Azor
- Réalisation: Andreas Fontana
- CH / FR / AR 2021
- 100 minutes
Azor
Dans les années 1980, Yvan De Wiel, banquier privé genevois, se rend dans une Argentine en pleine dictature pour rechercher et remplacer son associé, un dénommé Keys qui a mystérieusement disparu du jour au lendemain et fait l’objet des rumeurs les plus inquiétantes. Accompagné de son épouse Inès, Yvan De Wiel traverse des décors de grands salons feutrés, passe d’une demeure à une autre, avec son lot de non-dits, de sous-entendus et de secrets plus ou moins enfouis.
Générique
- Réalisation
- Andreas Fontana
- Scénario
- Andreas Fontana
- Production
- Eugenia Mumenthaler, David Epiney
- Photographie
- Gabriel Sandru
- Montage
- Nicolas Desmaison
- Musique
- Paul Courlet
- Interprétation
- Fabrizio Rongione (Ivan de Wiel), Stéphanie Cléau (Inès de Wiel), Gilles Privat (Decôme), Alexandre Trocki Frydmer)
- Origine, année
- CH / FR / AR 2021
- Durée
- 100 minutes
- Distribution
- Xenix Film
Citation
« On ne sait pas si c’est à sa formation de producteur qu’il doit sa rigueur,
là où trop de réalisateurs débutants veulent tout mettre dans leur premier film,
mais toujours est-il que le [cinéaste] genevois signe un long métrage d’une belle maîtrise,
jusqu’à son final évoquant d’une certaine manière Apocalypse Now. »
Le Temps, 12.01.2022
Commentaires
Azor est un film lent, porté par une photographie oscillant habillement entre des intérieurs sombres et cossus et des jardins inondés par une lumière diaphane. On est dans les années 1980, et on devine bien là la fin d’une ère, une bourgeoise chancelante, la crise économique qui laminera plus tard le pays. […] Mais la dictature n’est pas le sujet premier du film, qui prend la forme d’un thriller de chambre au fur et à mesure que les rencontres s’enchaînent et qu’apparaît le nom d’un certain Lázaro, dont De Wiel se demande quel rôle il a pu jouer dans la disparition de Keys. Et dans l’ombre de son mari, plus ambitieuse même que lui, Inès s’avère être une redoutable stratège… « La trouille te rend médiocre », finira-t-elle par balancer à Yvan.
Le Temps, 12.01.2022
Traitant un sujet sensible et passionnant avec un vrai talent suggestif (regards, sous-entendus, discours inachevés, etc.), Andreas Fontana excelle à distiller indices et clins d’œil (un chauffeur s’appelle Dante) manipulateurs et à jouer avec un visuel volontairement à l’image de son personnage principal : « crème, de mauvais goût, un peu rassurant ». On apprendra aussi qu’en patois suisse, Azor signifie « tais-toi ! Fais attention à ce que tu dis » et que « faire singe en bouche d’or », c’est « jouer l’innocent ». Autant de messages cryptiques cachés à l’intérieur d’autres codes (sociaux et bancaires), sans oublier que le mot Azor en espagnol évoque également un rapace et était aussi le nom du yacht de Franco. Bienvenu donc dans une toile d’araignée de mystères sophistiqués qui signent une entrée très prometteuse dans le long métrage pour le cinéaste.
Cineuropa, 04.03.2021
Propos du réalisateur
« Le film est avant tout un thriller, de sorte que le plus important est l’histoire, mais je voulais également décrire cette classe supérieure à travers sa manière de se comporter. Elle ressort de la manière dont ces gens fument, mais aussi de la façon dont ils appellent le serveur pour commander un verre, ou dont ils se déplacent dans un espace et l'occupent. Tous ces détails décrivent une relation au monde, et j’ai été méticuleux sur le sujet, bien que je ne sois pas particulièrement perfectionniste. C’était important parce que ces détails ont un sens politique. La façon dont ils s’expriment compte ; par exemple leur vocabulaire est soigneusement choisi. […] Les gens dont on parle vivent dans une bulle ; ils n’interagissent pas vraiment avec la société à l’extérieur. L’endroit où ont lieu les négociations doit être tenu secret, dans un monde privé. Le film ne s’intéresse qu’à ces instants. En me concentrant sur les intérieurs, je voulais reproduire un sentiment de claustrophobie. Je ne voulais montrer que ce qui était nécessaire ; le reste, c’est au public de l’imaginer. »
Cineuropa, 04.03.2021
Filmographie
- 2021
- Azor
- 2015
- Pedro M, 1981 (Kf/cm)
Prix (sélection)
- 2022
- Schweizer Filmpreis/ Prix du cinéma suisse: 4 Nominations
- 2021
- Zurich Film Festival: Emerging Swiss Talent Award
Coyote (animation)
- Réalisation: Lorenz Wunderle
- CH 2018
- 10 minutes
Coyote (animation)
Un coyote perd sa femme et ses enfants à la suite d’une attaque de loups. Tourmenté par des émotions humaines, il tente de surmonter son traumatisme.