Under the Sun
V luchakh solntsa

Séance du
  • Réalisation: Vitaly Mansky
  • RU/DE/CZ/LV/KP 2015
  • 106 minutes
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Under the Sun

La Corée du Nord, le pays le plus fermé du monde, ce pays que ses dirigeants veulent nous faire croire parfait. Zin-Mi se prépare à rejoindre l'Union des Enfants, première étape dans le système créé par Kim Il-sung. Elle fera alors bientôt partie de cette société idéale.
Vitaly Mansky, réalisateur russe, a pu la filmer ainsi que ses parents tout au long d'une année, avec le consentement et sous la surveillance du gouvernement. Le film qui semble être une habile réplique de pure propagande, avec cette charmante petite fille déambulant dans une peinture parfaitement cadrée d'un communisme idéal aux couleurs chatoyantes, soudainement bascule.

EF

Générique

Réalisation
Vitaly Mansky
Scénario
Vitaly Mansky
Production
Natalya Manskaya
Photographie
Alexandra Ivanova, Mihail Gorobchuk
Montage
Andrey Paperniy
Musique
Karlis Auzans
Origine, année
RU/DE/CZ/LV/KP 2015
Durée
106 minutes
Distribution
Cinelibre

Motivation / Citation

Sans dévoiler le moindre détail concernant le fonctionnement du gouvernement nord-coréen, Mansky est parvenu à nous en faire saisir l’essence.

Vladan Petković
cineuropa.org, 02.11.2015

Commentaires

Pour préserver l’image du pays à l’international, Zin-mi se retrouve au centre d’une véritable mise en scène, tout comme ses parents sur leur lieu de travail : chaque membre de la famille tient le rôle principal dans son environnement respectif, et son interprétation doit être absolument parfaite. Qu’il s’agisse d’un repas de famille, d’un échange entre le père de Zin-mi, ingénieur, et les ouvriers de son usine textile ou de la journée de travail de la mère de la fillette dans son usine de lait, chaque scène est supervisée par les fameux «guides», qui s’occupent d’organiser son déroulement et de diriger les «acteurs» en leur dictant leurs répliques, leurs gestes, leurs réactions et les expressions que doivent afficher leurs visages.
Dans ces circonstances, il est évident que le réalisateur ne pouvait pas prétendre décrire avec véracité la vie dans ce pays qui se consacre corps et âme à honorer Kim Il-Sung, le «Grand leader», et Kim Jong-Un, le «Commandant suprême», dont les portraits ornent tous les murs. En incluant dans son film des passages où les scènes sont planifiées du début à la fin, Mansky nous fait comprendre qu’en Corée du Nord, la vie elle-même est méticuleusement programmée et répétée.
Les quelques scènes de «réalité», filmées dans la rue et les transports en commun, opposent un quotidien terne et gris aux explosions de couleurs et de sons que l’on trouve dans les défilés collectifs et soigneusement chorégraphiés auxquels participent des centaines de personnes, le sourire aux lèvres.
L’aspect forcé de ces sourires se reflète dans les nombreux gros plans que Mansky est parvenu à filmer en secret, ainsi que dans une émouvante conversation avec Zin-mi – le seul moment où la petite fille ne parle pas sous la supervision des «guides». Fort de sa grande expérience du cinéma du réel, le réalisateur a tourné les limites qui lui étaient fixées à son avantage et a fait tomber le quatrième mur afin d’exposer au grand jour la brutalité de la machination du gouvernement et la détresse des gens qui vivent en Corée du Nord. Sans dévoiler le moindre détail concernant le fonctionnement du gouvernement nord-coréen, Mansky est parvenu à nous en faire saisir l’essence.

Vladan Petković
cineuropa.org, 02.11.2015

La portée des gestes d’esthétique cinématographique de Vitaly Mansky est essentielle ; il pratique donc avec rigueur le cadre dans le cadre et autour du cadre et hors du cadre. Il recadre et décadre en prenant très sérieusement en compte, scrupuleusement, les cadres imposés. Et avec les moyens mêmes des metteurs en scène du récit nord-coréen, le cinéaste russe procède à la profanation des territoires balisés de l’univers concentrationnaire. Cet acte esthétique est à dimension éminemment politique, en ce qu’il crée des béances dans la mises en scène, il y injecte des fragments de réalité là où il est question de déréaliser le monde.

Jean Perret
Filmexplorer.ch, 04.03.2018

Prix (Sélection)

2015
Tallinn Black Nights Film Festival: Jury Prize Best Director, Special Jury Prize
2016
Vilnius International Film Festival: Best Film
2016
Hong Kong International Film Festival: Jury Prize
2017
Nika Awards: Best Documentary

Filmographie (Sélection)

2003
Anatomy of t.A.T.u. (Anatomiya TATU)
2006
Gagarin’s Pioneers (Nasha rodina)Gagarin’s Pioneers (Nasha rodina)
2011
Motherland or Death (Rodina ili smert)
2013
Pipeline (Truba)
2015
Under the Sun (V luchakh solntsa)
2016
Close Relations (Rodnye)
2018
Putin’s Witnesses (Svideteli Putina)

Lucens

En avant-projection
  • Réalisation: Marcel Barelli
  • CH 2015
  • 7 minutes
au film principal

Lucens

L'histoire de la première centrale nucléaire 100% suisse… mais aussi de la dernière.