Timbuktu

Séance du
  • Réalisation: Abderrahmane Sissako
  • MLI/MRT/FRA, 2014
  • 97 minutes
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Timbuktu

Non loin de Tombouctou tombée sous le joug des extrémistes religieux, Kidane mène une vie simple et paisible dans les dunes, entouré de sa femme Satima, sa fille Toya et de Issan, son petit berger âgé de 12 ans. En ville, les habitants subissent, impuissants, le régime de terreur des djihadistes qui ont pris en otage leur foi. Fini la musique et les rires, les cigarettes et même le football… Des tribunaux improvisés rendent chaque jour leurs sentences absurdes et tragiques. Kidane et les siens semblent un temps épargnés par le chaos de Tombouctou. Mais leur destin bascule le jour où Kidane tue accidentellement Amadou, le pêcheur qui s'en est pris à GPS, sa vache préférée.

DS

Générique

Réalisation
Abderrahmane Sissako
Scénario
Abderrahmane Sissako, Kessen Tall
Production
Etienne Comar, Sylvie Pialat
Photographie
Sofiane El Fani
Montage
Nadia Ben Rachid
Musique
Amin Bouhafa
Interprétation
Ibrahim Ahmed (Kidane), Abel Jafri (Abdelkerim), Toulou Kiki (Satima), Layla Walet Mohamed (Toya), Mehdi A.G. Mohamed (Issan)
Origine, année
MLI/MRT/FRA, 2014
Durée
97 minutes
Distribution
Trigon Film

Motivation / Citation

« Chacun de ses films est comme le concentré d’un long mûrissement qui infuse dans votre tête de manière inoubliable. (...) Déchirante force de ce cinéma, qui tient dans sa fragilité. Terrassante beauté de ce cinéma, qui tient dans sa précarité. »

Jacques Mandelbaum
Le Monde, 9.12.2014

Commentaires

« Né sous la bonne étoile d’Arte – s’en prend aux extrémistes religieux venant imposer leur charia et semer la terreur dans des bourgades n’aspirant qu’à vivre en paix. Dans des paysages ocre filmés avec une patience infinie – la puissance des compositions visuelles exerce une sourde fascination – le cinéaste choral s’attache à percer à jour des personnages dont il creuse les paradoxes et les contradictions.
Se postant là où on ne l’attend pas, au chevet des interdits, il filme l’oppresseur comme le résistant, s’insinuant de l’un à l’autre avec un sens aigu de la rupture de tons et un humour suprêmement audacieux lorsqu’il moque les fous de Dieu. D’une narration libre, quasi chorégraphique, surgissent des bouffées de poésie et un souffle de réalisme, pour ne rien cacher de l’horreur dont il est question lorsqu’il s’agit de détruire l’art et de paralyser la vie.

Timbuktu rend grâce aux femmes, intrépides et premières victimes des salafistes, en appelle au courage et à la course à la vie. À l’aune de quelques stupéfiants morceaux de bravoure, s’y trouve célébrée une terre de 7e art d’une richesse inouïe. »

Philippe Lagouche
La voix du nord, 10.12.2014

« On reprochera à tort au réalisateur ce qui pourrait apparaître comme un manichéisme. L’enjeu plastique du film recouvre sa dimension morale : les bourreaux sont laids parce qu’ils ne savent rien faire d’autre qu’insulter et détruire la beauté du monde et des hommes. Les victimes sont belles parce qu’elles sont la protestation vivante, incarnée, contre cet assèchement délibéré, sans doute désespéré, de la vie. Voyez la séquence d’ouverture, qui dit tout. Travelling latéral sur une gazelle qui vole silencieusement au-dessus de la terre, puis le son éclate sur ses poursuivants armés qui vocifèrent et la visent depuis des trucks lourdement équipés.

De quel côté vous rangez-vous ? Sans grands discours, l’affaire se joue physiquement, pour l’essentiel au niveau du cadre. Légitime est ce qui contribue à le rendre habitable, harmonieux, partageable. Illégitime est ce qui l’obstrue, le force, lui fait violence. C’est tout simple. Dans un film qui tend à ce point vers la douceur et l’équilibre, les brutes s’excluent d’elles-mêmes du paysage. Le Dieu du cinéma les vomit. Il bénit en revanche Sissako, qui fait exploser dans ce film à tableaux couleur de sable tout un bouquet de réminiscences. Sergio Leone (duel au soleil en plan lointain), Jacques Tati (mégaphone crachotant des consignes incompréhensibles), Djibril Diop Mambety (le motard masqué et vengeur), Jean Rouch (la sorcière au poulet du fleuve Niger). Autant d’esprits tutélaires qui éclairent là où le monde s’enténèbre. »

Jacques Mandelbaum
Le monde, 9.12.2014

Prix (Sélection)

2014
Cannes : Prix du jury œcuménique et Prix François-Chalais
2015
Oscarnomination für den besten Fremdsprachigen Film
2015
Césars : Meilleur film, meilleur réalisateur, meilleur scénario original, meilleure photographie, meilleure musique, meilleur montage, meilleur son
2015
Prix Lumières : Meilleur film, meilleur réalisateur

Filmographie (Sélection)

2014
Timbuktu
2006
Bamako
2002
Heremakono (En attendant le bonheur)
1998
La Vie sur terre
1997
Rostov-Luanda (doc)
1993
Octobre (Kf/cm)
1989
Le Jeu (Kf/cm)

Airport

En avant-projection
  • Réalisation: Michaela Müller
  • SUI, CRO 2017
  • 11 minutes
au film principal
Airport

Airport

Aéroports - le sommet de la société moderne. Les endroits où les frontières, la sécurité et la tolérance sont constamment testées. Pour certains, le voyage commence, pour d'autres il se termine brusquement.