The High Sun
Zvizdan

Séance du
  • Réalisation: Dalibor Matanic
  • CRO/SRB/SLO, 2015
  • 123 minutes
Zvizdan 02 Fermer

The High Sun

Deux villages voisins quelque part à la frontière entre la Croatie et la Serbie. Dans ce bel endroit, du déclenchement de la guerre en 1991 jusqu’au retour à la normalité, vingt ans plus tard, des jeunes gens, un garçon et une fille, vivent une histoire d’amour intense profondément marquée par les événements et leur propre appartenance ethnique. Ils témoignent de la difficulté d’aimer dans un monde marqué par la haine.

DS

Générique

Réalisation
Dalibor Matanic
Scénario
Dalibor Matanic
Production
Ankica Juric Tilic
Photographie
Marko Brdar
Montage
Tomislav Pavlic
Musique
Alen Sinkauz, Nenad Sinkauz
Interprétation
Tihana Lazović (Jelena / Natasa / Marija), Goran Markovic (Ivan / Ante / Luka), Dado Cosic (Sasa), Stipe Radoja (Bozo / Ivno), Slavko Sobin (Mane / Dino)
Origine, année
CRO/SRB/SLO, 2015
Durée
123 minutes
Distribution
Look Now!

Motivation / Citation

« Comme un poème. De même que les rimes et les rythmes chantent à l’oreille juste avant que la signification des mots ne touche au cœur, Zvizdan offre à l’œil et à l’ouïe ses figures avant que les enjeux terribles qui les innervent les empèsent d’un sens. »

Noémie Luciani
Le Monde, 29.3.2016

Commentaires

« Zvizdan ne filme jamais les combats. Il se situe avant la guerre et après la guerre. (...) Dalibor Matanic ne montre que les cicatrices (des théories de maisons effondrées, des villages retournés à l’état sauvage) et le  contraire de la guerre, c’est-à-dire l’amour, sous ses formes romantiques, charnel ou marital. La récurrence d’une série de motifs (la buvette au bord de l’eau, la baignade, une araignée…) fait accéder le film à une dimension parabolique – ce chien-loup apparaissant comme une sentinelle, comme un fantôme du passé, entre les tombes, à l’angle des rues, peut symboliser la férocité des combats comme l’apprivoisement de la sauvagerie.
Faire un film de guerre par le biais de l’amour est une prouesse. Dalibor Matanic a voulu « filmer une histoire d’amour et confronter l’intolérance à l’acceptation, la peur et la haine à l’espoir et au pardon ». Par chance, les images lui permettent de transcender ce discours bien pensant. Le cinéaste croate dirige à la perfection ses comédiens et fait sentir la beauté de la nature. Il se distingue par un sens exceptionnel  du cadrage, du rythme et de la mise en scène : la  goutte de sueur glissant sur la nuque de Natasa est d’un érotisme torride, la trompette d’Ivan opposée aux fusils d’une grandeur dérisoire. »

Antoine Duplan
Le Temps, 22.3.2016

« Mieux, le conflit interethnique est filmé dans une incarnation particulièrement sensuelle, un rapport au monde sensible et incarné – et c’est là la véritable force du film. La tension amoureuse s’exprime sous la forme d’une sensualité sourde, d’un étouffement qui serait moins le produit d’une température que d’un tempérament sous pression. On sent la tendresse, l’attraction, ou la répulsion des personnages à de petits détails de mise en scène : une gestuelle un peu plus appuyée, des sons légèrement rehaussés, des peaux plus luisantes qu’à la normale. L’élan intérieur des personnages l’un vers l’autre, étouffé par les frontières politiques, historiques et sociales, se mesure en regards obliques, en embrassades ou en transpiration. Le fragment central en particulier est entièrement construit sur un jeu d’attraction-répulsion, dans le petit huis clos d’une maison rurale à retaper, où la haine et l’interdit nourrissent une pulsion sexuelle d’une intensité rare au cinéma : à l’issue d’une longue observation de l’homme travaillant le bois d’un volet, dans la chaleur d’un intérieur, irritée et excitée par le bruit du ponçage, la jeune femme ne peut retenir son élan et fond littéralement sur lui. Au-delà du face-à-face amoureux, le réalisateur enrobe ses Balkans d’un souffle chaud plus global qui exacerbe l’attention au lieu : un panorama apaisant, la torpeur estivale d’une cabane, la longueur d’une route au soleil – comme si le territoire entier était pétri de cette tension interne qui anime les personnages. »

Axel Scoffier
Critikat.com, 29.3.2016

Prix (Sélection)

2015
Cannes Film Festival : Prix du jury Un certain regard
2015
Sarajevo Film Festival: C.I.C.A.E. Award
2015
Pula Film Festival: 7 Preise/prix
2015
Cairo International Film Festival: Best Artistic Contribution

Filmographie (Sélection)

2017
Egzorcizam (Exorcism)
2016
Transmania
2015
Zvizdan (The High Sun)
2013
Majstori
2011
Caca (Daddy)
2010
Majka asfalta (Mother of Asphalt)
2008
Kino Lika