Taming the Garden

Séance du
  • Réalisation: Salomé Jashi
  • CH / DE / GE / NL 2021
  • 92 minutes
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Taming the Garden

En Géorgie, l’homme le plus puissant du pays achète des arbres centenaires, dont certains atteignent la hauteur d’un immeuble de 15 étages, pour assouvir une passion : ériger une collection de feuillus séculaires sur son terrain privé. Ses hommes les déracinent et les amènent dans son jardin, à travers les villages, sur les collines et de l’autre côté de la mer Noire. Pour y parvenir, il faut couper d’autres arbres, déplacer des câbles électriques et paver de nouvelles routes au milieu des plantations de mandarines.

Générique

Réalisation
Salomé Jashi
Scénario
Salomé Jashi
Production
Vadim Jendreyko, Erik Winkler, Martin Roelly, Salome Jashi
Photographie
Salome Jashi
Montage
Chris Wright
Musique
Celia Stroom
Origine, année
CH / DE / GE / NL 2021
Durée
92 minutes
Distribution
Vinca Film

Citation

« Le projet fou d’un oligarque géorgien
inspire un documentaire hautement métaphorique aux images surréalistes.
À la fois triste et sublime. »

Mathieu Loewer
Le Courrier, 29.12.20

Commentaires

Salomé Jashi […] ne dit rien de ce parc, ni de son propriétaire, ni non plus des conditions d’acquisition des arbres. C’est au sein des campagnes que la réalisatrice porte essentiellement son attention, parmi les villageois et les travailleurs confrontés à ces extractions spectaculaires. Mais là aussi, Salomé Jashi ne tient pas à tout montrer. Quelques étapes significatives quant à la technique de déracinement sont certes filmées, mais point celles du chargement des arbres sur les véhicules réquisitionnés. Ainsi, Taming the Garden tient du documentaire traditionnel par son souci descriptif, sans recours, bien sûr, à des entretiens ou à des commentaires en voix off. Mais le film est tout autant une méditation qui porte sur les liens établis entre la nature et la culture.

La réalisatrice filme les coulisses de ces bouleversements, écoute des villageois modestes et aisés, entre chez eux afin de saisir les conflits sous-jacents nourris par la perte d’un patrimoine naturel et les bienfaits d’une route aménagée pour le bien-être de la communauté, certes, mais également pour l’enlèvement d’un arbre.

Moments de réflexion, d’émotion, de pensées en ce temps géorgien et, partant, mondialisé dans le global village duquel toutes les folies, les outrances, les violences sont possibles à force de moyens financiers et politiques engagés. Ces arbres, qui sont flottants sur la mer – image spectaculairement ridicule et cauchemardesque – sont frères et soeurs des zoos humains d’hier, des migrations humaines imposées, des animaux des zoos, des ménageries diverses, des jardins exotiques, de tous ces gestes d’accaparement des biens du monde végétal, animal et humain. La voix du film témoigne à cet endroit d’une inquiétude amusée, d’un étonnement inquiet.

Jean Perret
Filmexplorer, 26.08.2021

C’est cette image originelle d’un arbre naviguant sur la mer qui a donné envie à Salomé Jashi, cinéaste géorgienne ayant étudié le cinéma à Londres, de se lancer dans un documentaire au long cours racontant ces étranges migrations forestières. S’il y a quelque chose de poétique à voir un arbre se déplacer et ainsi défier sa nature profonde, l’image est en même temps profondément désespérante, comme une preuve de plus que l’argent donne l’impression de pouvoir tout acheter. Pour faire venir à lui ces arbres, Iwanischwili en sacrifie d’autres, fait déplacer des installations électriques, rénove des routes. Si des citoyens s’interrogent sur la pertinence de cette collection qui tient du caprice de riche (même si le parc aménagé par l’entrepreneur, qui compte quelque 200 arbres, est ouvert au public), d’autres sont satisfaits de voir des installations vétustes rénovées.

La Balade des grands arbres, et c’est là sa réussite, est un film lent et contemplatif, qui épouse en quelque sorte le rythme des arbres qui sont déplacés. Pas d’envie ici de tout expliquer, mais celle d’opposer, à l’aide de métaphores et d’une superbe photographie, la puissance de la Nature et les folies de l’homme. « J’applique aussi le thème du déracinement à mon pays, où les valeurs sont mouvantes et ne permettent pas la naissance d’un sentiment de stabilité », résume Salomé Jashi.

Stéphane Gobbo
Le Temps, 05.01.2022

Filmografie

2021
Taming the Garden (doc)
2016
The Dazzling Light of Sunset (doc)
2011
Bakhmaro heisst Paradies (doc)
2010
The Leader ist always right (doc)
2009
Speechless (Kf/cm)
2006
Their Helicopter (Kf/cm)

Prix (sélection)

2021
Golden Apricot Yerevan International Film Festival: FIPRESCI Prize
2021
Cinéma du Réel: Young Jury Award
2021
Miskolc International Film Festival: CineDocs Prize
2021
Tacoma Film Festival: Best Cinematography

Zigipouse

En avant-projection
  • Réalisation: Alan Sahin
  • CH 2021
  • 10 minutes
au film principal
Zigipouse

Zigipouse

Près des poubelles, une cuisinière cherche sa recette, un éboueur essaie de lire son journal tranquillement, une employée nourrit de quelques miettes de pain les oiseaux. Autant de situations pittoresques qui se vivent le temps d’une pause cigarette.