Stop Making Sense

Séance du
  • Réalisation: Jonathan Demme
  • US 1984
  • 88 minutes
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Stop Making Sense

Décembre 1983, Pantages Theatre à Hollywood. David Byrne, leader des Talking Heads, s’avance sur une scène vide, lance une cassette audio et entame une version envoûtante du célèbre Psycho Killer. Les membres du groupe arrivent sur scène un par un, à chaque nouvelle chanson, pour créer l’un des concerts les plus mythiques de l’histoire du rock. Pour son 40e anniversaire, Stop Making Sense revient sur grand écran, fraîchement restauré en 4K. Burning down the house (again) !

Générique

Réalisation
Jonathan Demme
Scénario
Talking Heads, Jonathan Demme
Production
Gary Goetzman
Photographie
Jordan Cronenweth
Montage
Lisa Day
Musique
Talking Heads
Interprétation
n/a
Origine, année
US 1984
Durée
88 minutes
Distribution
Xenix Film
Âge recommandé
8

Citation

Ces moments de pure joie musicale et visuelle, Stop Making Sense en regorge. Tourné sur trois soirées en décembre 1983 par Jonathan Demme, le célèbre film rock est une de ces œuvres qui tiennent presque du miracle, marquant une parfaite union entre le cinéma et le concert.

Adrien Corbeel
rtbf, 2.12.2019

Commentaires

L'idée de Demme est de réaliser une captation du concert de telle manière que le spectateur du film ait le sentiment que celui-ci lui est directement adressé. Pour cela, il évacue les traditionnelles images du public assistant à la prestation, ne laissant que la fine surface de l'écran entre le spectateur et les artistes sur scène. Demme – qui enregistre la performance en trois jours avec huit caméras et en son Dolby – souhaite à la fois « capturer une énergie, un flux » et raconter une histoire. Byrne est un conteur né : il s'invente des personnages, les interprète sur scène et joue constamment sur l'image de son groupe, se livrant à de jubilatoires numéros d'auto-critique (Byrne dans un costume trop grand se moquant de son rôle de leader et de figure incontournable de la scène new wave) et n’hésitant pas à se mettre en danger en prônant le faux (certains morceaux étant d'évidence joués en play back). Demme et Byrne s’amusent ainsi à retourner les motifs et déjouer les attentes du spectateur. Ainsi le concert s’ouvre sur le tube Psycho Killer joué en solo par Byrne, comme pour évacuer d'entrée de jeu le morceau attendu afin d'emporter le spectateur ailleurs. Et tandis que Byrne s'excite sur sa guitare, les roadies s'affairent : habillés de noir comme il est coutume afin de se fondre dans l’arrière-plan, ils percent l’écran, leur tenue ressortant par contraste sur la scène illuminée, si bien qu’on ne regarde bientôt plus qu’eux et qu'on en oublie les gesticulations de Byrne. Les Talking Heads ont une attitude très punk vis-à-vis de leurs créations, les démystifiant, les moquant, s’amusant de leur image et de leur succès, voire massacrant délibérément certains de leurs morceaux. [...] Stop Making Sense est un exception dans le domaine du concert filmé et la réussite du projet tient dans l’évidente connivence entre le chanteur et le réalisateur. Le film est constamment passionnant et l’on se demande à chaque nouveau morceau quelle direction il va prendre, si bien que – indépendamment du fait que l'on apprécie ou non les Talking Heads – le plaisir du spectateur est total. Plaisir de découvrir le monde imaginaire du groupe, plaisir de ressentir l'énergie qu'il déploie, plaisir d'une vision de l'Amérique racontée par la musique et la scène.

Olivier Bitoun
Dvdclassik.com, 1.9.2015

Commentaires

Le groupe et leurs invités sont magnifiquement mis en valeur à travers le film, la caméra de Demme s'attardant sur chacun d'entre eux pour mieux saisir leurs interactions et leur manière d'être sur scène. La puissance de Stop Making Sense n'est pas de nous faire vivre le concert comme si nous y étions, mais de le dévoiler comme seul le cinéma pourrait le faire. Le réalisateur, à qui l'on doit des œuvres aussi variées que Le silence des agneaux, Philadelphia et Melvin and Howard, montre un talent inné pour créer des images marquantes, alors que la plupart sont saisies au vol. A-t-il ainsi tourné le meilleur film de concert de tous les temps, comme on en vient souvent à le déclarer ? La question reste ouverte, mais le titre serait en tout cas mérité.

Adrien Corbeel
rtbf, 2.12.2019

Filmographie

1974
Caged Heat
1977
Handle With Care
1980
Melvin and Howard
1984
Stop Making Sense
1984
Swing Shift
1986
Something Wild
1987
Swimming to Cambodia
1991
The Silence of the Lambs
1993
Philadelphia
1998
Beloved
2003
The Agronomist
2004
The Manchurian Candidate
2006
Neil Young: Heart of Gold
2008
Rachel Getting Married
2015
Ricki and the Flash
2016
Justin Timberlake + The Tennessee Kids

Récompenses

1985
Ghent International Film Festival: Grand Prix
1985
National Society of Film Critics Awards: Best Documentary