Princess Mononoke
- Réalisation: Hayao Miyazaki
- JP 1997
- 134 minutes
Princess Mononoke
Japon, XVe siècle. Jadis protégée par des animaux géants, la forêt se dépeuple à cause de l’homme. Blessé par un sanglier rendu fou par les démons, le jeune guerrier Ashitaka quitte les siens et part à la recherche du dieu-cerf qui seul pourra défaire le sortilège qui lui gangrène le bras. Au cours de son voyage, Ashitaka rencontre Lady Eboshi, à la tête d’une communauté de forgerons, qui doit se défendre contre ceux qui lui reprochent de détruire la forêt pour alimenter ses forges. Parmi ses pires ennemis se trouve San, une jeune fille sauvage élevée par des loups, aussi appelée «Princesse Mononoké», la princesse des spectres...
Générique
- Réalisation
- Hayao Miyazaki
- Scénario
- Hayao Miyazaki
- Production
- Toshio Suzuki
- Photographie
- Atsushi Okui
- Montage
- Takeshi Seyama
- Musique
- Joe Hisaishi
- Interprétation
- Yōji Matsuda (Ashitaka), Yuriko Ishida (San), Akihiro Miwa (Moro), Yūko Tanaka (Lady Eboshi), Tsunehiko Kamijō (Gonza), Kaoru Kobayashi (Jiko), Sumi Shimamoto (Toki)
- Origine, année
- JP 1997
- Durée
- 134 minutes
- Distribution
- Frenetic Films
- Âge recommandé
- 12
Citation
[Un] conte entre deux mondes, nature et technique, déchirés par une guerre violente brisant les équilibres. Traversé par le souffle de l'animisme, le film entre sur les terres secrètes où règne le Dieu Cerf... Où peuvent se rencontrer et se reconnecter l'homme et la nature ?
France Culture, 01.05.2019
Commentaires
Grande fresque épique, Princesse Mononoké tient à la fois du récit picaresque, du conte initiatique et de la fable politique, Miyazaki alternant avec une réelle maestria narrative les séquences de batailles, les scènes de combats et les moments plus intimistes. Au fil du film, on se rend compte que, s’agissant du traitement des situations et des personnages, Miyazaki s’avère nettement moins manichéen que l’ami Disney (euphémisme) : le conflit central du film oppose les habitants de la forêt (genre d’écolos hardcore) au village des forgerons, qui ont besoin du bois et des arbres pour exercer leur activité. Le héros Ashikata, tel un personnage renoirien, prend alternativement parti pour l’un et l’autre camp, ayant le souci de protéger la forêt et de calmer les dieux mais comprenant aussi les intérêts vitaux des forgerons, dans une vision qui réconcilierait les hommes, la nature et le ciel. La patronne de ces derniers passe d’abord pour une garce autoritaire, une Milady fourbe et torve. Or, c’est plus compliqué : lady Eboshi se révèle être en fait un leader féministe et social avant l’heure, qui recueille et protège les lépreux, tout en exsudant un érotisme brûlant auquel Ashikata ne reste pas complètement insensible. Cependant, Ashikata qui a laissé dans son village son flirt d’enfance est également amoureux de Mononoké, la fille louve, et séduit involontairement l’épouse d’un des forgerons ! Un vrai sac de nœuds sentimental dont la complexité nous change avantageusement de Pocahontas.
Les Inrockuptibles, 12.01.2000
Commentaires
Au lieu de viser une représentation hyperréaliste, c'est par la mise en forme de l'action que Miyazaki donne vitalité et style à son film. Il mise parfois sur la vitesse, parfois sur la masse des éléments simultanément présents à l'écran, parfois sur le cadrage et l'éclairage, toujours sur le montage et sur le rapport entre image et son […]. C'est que tous les protagonistes y sont placés sous le signe d'une troublante ambivalence. Ainsi de Mononoke, rien moins que gentille, ainsi de la belle patronne des Forges, séduisante et haineuse, accueillante aux proscrits de l'ordre social et décidée à exterminer la forêt et ce qu'elle symbolise. Ainsi du dieu à la double apparence, qui évoque lointainement le Pan de nos mythologies, ou du bonze Jigo, âme damnée de l'affaire et pourtant traité avec une bienveillance dont ne bénéficient jamais les « méchants » dans ce type de productions. Ainsi de Ashitaka lui-même, qui ne peut devenir héros de l'aventure qu'en perdant sa pureté originelle. Ainsi, enfin, de l'intrigue, qui jamais ne se réduit à une opposition simpliste entre état de nature et progrès technique, et se garde bien de valoriser entièrement l'un ou l'autre. Princesse Mononoke réussit donc ce prodige de susciter à la fois l'élan de satisfaction d'un récit d'aventures mené à bride abattue et la stimulante interrogation sur le sens jamais prévisible que prendra le récit.
Le Monde, 10.1.2000
Filmographie
- 1979
- The Castle of Cagliostro
- 1984
- Nausicaä of the Valley of the Wind
- 1986
- Laputa: Castle in the Sky
- 1988
- My Neighbor Totoro
- 1989
- Kiki's Delivery Service
- 1997
- Princess Mononoke
- 2001
- Spirited Away
- 2004
- Howl's Moving Castle
- 2008
- Ponyo
- 2013
- The Wind Rises
- 2023
- The Boy and the Heron
Récompenses
- 1997
- Mainichi Film Concours: Best Film, Best Animation Film
- 1997
- Japan Academy Film Prize: Picture of the Year