Never Rarely Sometimes Always
Adolescente taiseuse et résignée, Autumn réside dans une zone rurale de Pennsylvanie. Faisant face à une grossesse non désirée, la jeune femme ne bénéficie d’aucun soutien de la part de sa famille et de la communauté locale. Accompagnée de sa cousine Skylar, Autumn se lance dans un périple semé d’embûches jusqu’à New York pour pouvoir avorter.
Générique
- Réalisation
- Eliza Hittman
- Scénario
- Eliza Hittman
- Production
- Adele Romanski, Sara Murphy
- Photographie
- Hélène Louvart
- Montage
- Scott Cummings
- Musique
- Julia Holter
- Interprétation
- Sidney Flanigan (Autumn), Talia Ryder (Skylar), Théodore Pellerin (Jasper)
- Origine, année
- US / UK 2020
- Durée
- 101 minutes
- Distribution
- Universal Pictures
Citation
« Tourné comme un documentaire,
Never Rarely Sometimes Always fait de ce naturalisme clinique
lors des consultations et de cette économie de moyens
son arme de destruction et d’émotion massive. »
Le Figaro, 18.08.2020
Commentaires
Never Rarely Sometimes Always est un film nauséeux. Et il le doit beaucoup à sa mise en scène. Une mise en scène organique où c’est le corps qui produit le plan. C’est lui que l’on colle, car il est le foyer de toutes les violences, de toutes les failles. (…) Nauséeux, disions-nous. C’est que le métrage avance sur un périlleux fil d’émotions toujours ascensionnel, qui présente un risque élevé de chute, de basculement pathétique vers l’exagération.
Mais Eliza Hittman ne regarde pas en bas. En funambule de la mise en scène, elle maintient le difficile équilibre entre ce qu’on garde pour soi et ce qu’on dévoile au monde. Le hurlement intérieur contenu par le silence extérieur. L’implosion comme écran à l’explosion. Sauf que c’est couru d’avance : le barrage finit toujours par céder sous la colère ou l’épuisement. Comme lors de cette scène (qui donne au film son titre), centrale, où un questionnaire vire au supplice. Filmé en plans fixes étirés en plans-séquences de cinq minutes, l’échange dit tout le talent de la réalisatrice : en choisissant le plan long, elle fait prendre au spectateur toute la mesure de la réalité d’Autumn. Elle lui fait éprouver l’expérience de la violence, de cette double souffrance, paradoxale, du corps et de la parole.
Ciné-Feuilles
Grâce à une caméra des plus attentives, Eliza Hittman offre un film qui, à sa manière, s’inscrit dans la mouvance d’œuvres comme 4 mois, 3 semaines et 2 jours, de Cristian Mungiu, ou même Sonatine, de Micheline Lanctôt. Dénué de tout jugement, sans ferveur militante ni discours pompeux, Never Rarely Sometimes Always brosse le portrait d’une adolescente qui ne peut que s’appuyer sur elle-même – et sur sa cousine – pour survivre dans un monde qui ne lui fait pas de cadeau. Eliza Hittman aura pris soin de faire écho à cette oppression constante sans insister. Son film comporte cependant un volet social et politique indéniable, alors que le droit des femmes à disposer de leur corps est remis en question dans certaines franges de la société américaine. La masculinité toxique ambiante est aussi évoquée, soit par l’insistance d’un patron aux mains longues ou d’un exhibitionniste dans le métro.
La Presse, 03.04.2020
Filmographie
- 2020
- Never Rarely Sometimes Always
- 2017
- Beach Rats
- 2013
- It Felt Like Love
- 2011
- Forever’s Gonna Start Tonight (Kf/cm)
Prix (sélection)
- 2021
- National Society of Film Critics:Best Screenplay
- 2020
- Sundance Film Festival: Special Jury Award
- 2020
- Berlinale: Silberner Bär – Grosser Preis der Jury
- 2020
- Alliance of Women Film Journalists: Best Woman’s Journalists: Best Woman’s Breakthrough Performance
La reine des renards (animation)
- Réalisation: Marina Rosset
- CH 2022
- 9 minutes

La reine des renards (animation)
Dans l’espoir de redonner le sourire à leur reine, les renards descendent chaque nuit dans la ville et fouillent les poubelles des humains à la recherches de toutes les lettres d’amour qui n’ont jamais été envoyées.