Lola vers la mer

Séance du
  • Réalisation: Laurent Micheli
  • BE / FR 2019
  • 90 minutes
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Lola vers la mer

Alors que Lola, jeune fille transgenre de 18 ans, apprend qu’elle va enfin pouvoir se faire opérer, sa mère, qui devait la soutenir financièrement, décède. Pour respecter ses dernières volontés et disperser ses cendres à la mer, Lola et son père, qui ne se sont pas vus depuis deux ans et que tout oppose, prennent la route ensemble vers la côte belge.

Générique

Réalisation
Laurent Micheli
Scénario
Laurent Micheli
Production
Annemie Degryse, Sébastien Haguenauer, Benoît Roland
Photographie
Olivier Boonjing
Montage
Julie Naas
Musique
Raf Keunen
Interprétation
Mya Bollaers (Lola), Benoît Magimel (Philippe), Els Deceukelier (La patronne), Sami Outalbali (Samir), Jérémie Zagba (Antoine)
Origine, année
BE / FR 2019
Durée
90 minutes
Distribution
Salzgeber

Citation

« Plus qu'un film sur les personnes transgenres,
Lola vers la mer est un drame bouleversant sur la relation
conflictuelle entre un père et son enfant. »

Antoine Le Fur
L’Express, 11.12.2019

Commentaires

Lola vers la mer doit beaucoup à l’osmose de son beau duo principal. La nouvelle venue et véritable actrice transsexuelle Mya Bollaers est remarquable, mais c’est surtout Benoît Magimel en père largué et meurtri qui attire toute notre attention. Il évite tout excès de clichés (dans la répulsion comme l’acceptation) et manichéisme dans ce rôle délicat. Il sait alterner rage contenue et douceur maladroite envers ce fils qui souhaite devenir une fille, face à son incompréhension la plus totale.

Il nous émeut et on développe beaucoup d’empathie pour lui malgré la rudesse de son rôle dès le départ. Et sa jeune partenaire le lui rend bien. Elle n’angélise pas non plus son personnage parfois ingérable pour une magnifique partition à deux. Tantôt on comprend l’un, tantôt c’est l’autre, et c’est toute la force de cette jolie chronique. Ils portent un film aussi agréable que nécessaire sur leurs épaules avec beaucoup de classe et de finesse en dépit de quelques maladresses négligeables.

Jorik Vesperhaven
Sens critique, 24.12.2019

Sur un canevas qui pourrait vite trébucher sur son côté radical, soit en s'en tirant par de mièvres facilités, soit en traficotant un scénario mi-chèvre mi-chou, Lola vers la mer ne se départit pas du seul chemin qui vaille : le naturel, voire la violence, des relations et des dialogues. Les scènes clé sont parfois intermédiaires, comme celles d'une nuit passée à l'hôtel.

Jusqu'au bout, le film ne cherche pas à quitter ce qui le justifie et lui donne, en dépit de sa singularité, quelque chose de juste, qui ne privilégie aucune position. Il est en totale harmonie, en parfaite sensibilité, avec son époque ouvertement disponible, quoi qu'on dise, aux évolutions déterminantes de la société.

Pierre Vavasseur
Le Parisien, 10.12.2019

Les cinéastes belges auraient-ils une longueur d’avance pour livrer des récits d’adolescents transgenres ? Un an après Girl (2018), du réalisateur gantois Lukas Dhont, portrait sous tension d’une jeune danseuse de ballet (Victor Polster), soutenue par son père dans sa transition vers le genre féminin, voici Lola vers la mer, du Bruxellois Laurent Micheli, tout à la fois différent et traversé d’intéressantes similitudes. […]

Lors de ce road-movie improvisé, le père et la fille se redécouvrent, tout en se confrontant à leurs propres limites. Moustachu, engoncé dans son pantalon, Benoît Magimel incarne une certaine masculinité blanche, hétéro, qui pensait voyager en croisière et se découvre sur un radeau : fragile, en crise et confrontée à des changements de société qui la dépassent. Certes, ce père désemparé va faire du chemin. Au fil du trajet, sa fille lui renvoie comme un boomerang ses idées reçues : ce n’est pas parce qu’on a un pénis qu’on doit uriner debout, et il est très maladroit de demander à une personne trans son orientation sexuelle. Philippe découvre aussi la transphobie. Le scénario sème un à un ses cailloux antisexistes, au risque de paraître pédagogique. [...]

C’est aussi la force de Lola vers la mer d’être à la fois politique et plaisant à voir. Laurent Micheli pense que le cinéma peut changer le regard : en choisissant un acteur populaire pour incarner le père, le réalisateur veut s’adresser à un large public. Pari réussi : Benoît Magimel a le regard égaré juste comme il faut. Sa façon de perdre les pédales et d’aligner les clichés, sans le vouloir, le rend intensément crédible et humain. C’est d’ailleurs cette manière de sonder les failles d’un homme sans l’accabler qui a séduit le comédien.

Clarisse Fabre
Le Monde, 11.12.2019

Filmographie

2019
Lola vers la mer
2017
Even Lovers Get the Blues

Prix (sélection))

2021
Frameline San Francisco International LGBTQ Festival: Audience Award Best Feature
2020
Magritte Awards, Belgium: meilleur espoir féminin, meilleurs décors
2020
Tournai Ramdam Festival: Prix du meilleur Ramdam belge

Heartbeat

En avant-projection
  • Réalisation: Michele Flury
  • CH 2022
  • 15 minutes
au film principal

Heartbeat

Vanja, Alex, Liz et Evie, quatre amies de longue date, partent ensemble en camping. Il y a quelque chose dans l’air, entre les quatre jeunes femmes. Il apparaît rapidement qu’il s’agit de l’interruption de grossesse à laquelle Vanja vient de recourir.