Little Men

Séance du
  • Réalisation: Ira Sachs
  • USA, 2016
  • 85 minutes
Little Men 01 Fermer

Little Men

Jake, un adolescent introverti, quitte Manhattan pour Brooklyn, dans une maison qui appartenait à son grand-père paternel, récemment décédé. Au rez-de-chaussée, Leonor, une couturière latino-américaine, tente tant bien que mal de faire marcher son affaire. Jake devient rapidement ami avec son fils Tony, exubérant et qui rêve de devenir acteur. Pendant ce temps, les adultes se battent pour des questions d'argent. Poussé par sa soeur Audrey, Brian, le père de Jake, comédien sans le sou, veut augmenter le loyer, conformément à l'évolution du marché de ce quartier en pleine gentrification. Leonor ne peut pas payer

DS

Générique

Réalisation
Ira Sachs
Scénario
Ira Sachs, Mauricio Zacharias
Production
Lucas Joaquin, Christos V. Konstantakopoulos, Ira Sachs, L.A. Teodosio
Photographie
Oscar Durán
Montage
Mollie Goldstein, Affonso Gonçalves
Musique
Dickon Hinchliffe
Interprétation
Greg Kinnear (Brian Jardine), Jennifer Ehle (Kathy Jardine), Paulina García (Leonor Calvelli), Michael Barbieri (Tony Calvelli), Theo Taplitz (Jake Jardine)
Origine, année
USA, 2016
Durée
85 minutes
Distribution
Look Now!

Motivation / Citation

« Cette douceur, dont le film ne se départit jamais, tient au regard d’Ira Sachs, à cette sorte de tempérance d’honnête homme, son art mesuré et profond de la description des vies qu’il filme, où le détail prévaut sur la superstructure, la sublime insignifiance des choses ayant une portée aussi grande que le climax d’une scène intelligemment scénarisée. »

Jean-Sébastien Chauvin
Cahiers du cinéma, Septembre 2016

Commentaires

«A la fin de Brooklyn Village, on aurait presque envie de remercier Ira Sachs, son réalisateur, figure encore discrète mais déjà vénérable de la scène indépendante new-yorkaise, pour avoir tant pris soin de ses personnages, pour les avoir filmés comme s’il tenait avant tout à les protéger. A l’heure où tant de films entérinent la violence qu’ils entendent dénoncer en maltraitant leurs protagonistes, Ira Sachs les enveloppe d’une gaze lumineuse, d’un regard bienveillant (mais toujours impartial), d’une qualité de présence, qui font d’eux beaucoup plus que de simples créatures de fiction  : des êtres humains à part entière. Et cette humanité, flottant autour d’eux comme une impalpable phosphorescence, rejoint le mystère artistique de l’aura. (...)

Ce que le film décrit là, c’est le phénomène urbain désormais bien connu, dit de «gentrification» : l’appropriation de quartiers populaires par des classes plus aisées qui font monter le prix de l’immobilier. Il aurait donc été facile d’opposer la pauvre couturière authentique aux vilains bobos gentrificateurs venus l’exproprier avec les meilleures raisons du monde. Ira Sachs fait heureusement tout le contraire : il ne laisse jamais son sujet prendre le pas sur ses personnages ni les instrumentaliser, mais accorde à chacun le temps, l’attention et l’indulgence nécessaires pour que nous puissions les comprendre, jusque dans leurs contradictions (...).

Sa matière exclusivement humaine, avant d’être sociologique, confère au film une légèreté inaccoutumée, ainsi qu’une délicate touche pointilliste. De courtes scènes d’échanges entre les uns et les autres tissent une trame d’affects qui déterminent la seule progression du récit, sautant à cloche-pied sur le fil d’instants disséminés, ou comme en pointillé, pour composer ainsi une désarmante « carte du sensible ».

Sous le thème de la gentrification, s’en cache donc un second plus profond, et finalement plus important, qui n’est autre que l’amour, ou plus précisément la « philia », telle que l’entendaient les Grecs anciens : ce que l’amitié, le goût d’être ensemble, mais aussi l’hospitalité mutuelle, contiennent d’amour désintéressé. C’est précisément la nature de la relation qui lie Jake et Tony ; les deux garçons ne cessent de s’inviter l’un chez l’autre, jusqu’à excéder des parents qui, eux, ne parviennent pas à s’entendre. (...)

La mise en scène d’Ira Sachs ne cesse d’ouvrir des fenêtres accueillantes sur ses personnages, comme autant d’abris. Ce qui l’intéresse, c’est la nature même du choix, qui remodèle nos existences à chaque instant. Si la raison économique finit par s’imposer, elle n’apparaît jamais comme une force implacable, mais bien comme la résultante de décisions et d’une faiblesse de caractère des parents. A ce titre, on ne saurait dire si le titre original du film, Little Men, désigne en premier lieu les enfants, ces « petits hommes » en devenir façonnés par leurs expériences, ou des adultes décevants qui ne savent pas toujours se montrer à la hauteur de la situation. Sans doute s’agit-il des deux, et c’est encore plus beau. »

Mathieu Macheret
Le Monde, 20.9.2016

«Interessanterweise sind auch die beiden Familien, die einander gegenüberstehen, gar nicht so weit voneinander entfernt. In Little Men kollidieren nicht immer reicher werdende Reiche mit immer ärmer werdenden Armen, sondern zwei wirtschaftlich ähnlich aufgestellte Familien, die sich hauptsächlich dadurch unterscheiden, dass die eine dank eines Erbes zur Eigentümerin wird, während die andere in Ermangelung desselben zum Mieterdasein verdammt bleibt.

Ira Sachs inszeniert einen Klassenkampf, aber einen intimen; Klassenkampf gewissermassen dort, wo die Klassen erst überhaupt zaghaft geboren werden, wo die Grundlagen gelegt werden für ein späteres Auseinanderklaffen. (...) Auch fragt der Film nach dem Verhältnis zwischen dem, was einem qua Gesetz zusteht und dem informell Praktizierten. Little Men spürt den Konflikt genau dort auf, wo gesetzlichen Ansprüchen ein solidarisches Arrangement entgegenhalten wird, das dem Wohlwollen Einzelner zu verdanken ist. (...) In Little Men hat niemand edle Gründe, aber jeder hat Gründe, erhebt Ansprüche, die allesamt nicht von der Hand zu weisen sind. Nur die Kinder gehen unbefleckt aus der ganzen Misere hervor, üben sich in utopischen Visionen eines anderen Zusammenlebens. Es sind die «little men», die Ira Sachs der Gier der Erwachsenen entgegenhält.»

Manon Cavagna
critic.de, 1.3.2017

Filmographie

2016
Little Men
2014
Love Is Strange
2012
Keep the Lights On
2007
Married Life
2005
Forty Shades of Blue
1997
The Delta

Soury

En avant-projection
  • Réalisation: Christophe Switzer
  • F 2017
  • 20 minutes
au film principal
Soury

Soury

Wassim, réfugié syrien, cherche à rejoindre Avignon. Perdu dans la campagne provençale, il croise un vieux vigneron bourru qui parle arabe