Good Time
- Réalisation: Josh Safdie, Benny Safdie
- US 2017
- 101 minutes
Good Time
Après que le cambriolage d'une banque ait mal tourné, Nick Nikas se retrouve derrière les barreaux. Son frère Constantine, convaincu qu'il ne survivra pas longtemps en prison, se lance dans une course contre la montre à travers les bas-fonds de la ville de New York pour tenter de sauver son frangin. Au cours d'une nuit sous tension, Constantin plonge dans une violente et chaotique descente aux enfers alors qu'il s'efforce de trouver le moyen de faire évader son frère du pénitencier et, ainsi, lui sauver la vie.
DSGénérique
- Réalisation
- Josh Safdie, Benny Safdie
- Scénario
- Ronald Bronstein, Josh Safdie
- Production
- Paris Kasidokostas Latsis, Terry Dougas, Sebastian Bear-McClard, Oscar Boyson
- Photographie
- Sean Price Williams
- Montage
- Ronald Bronstein, Benny Safdie
- Musique
- Oneohtrix Point Never
- Interprétation
- Robert Pattinson (Connie Nikas), Benny Safdie (Nick Nikas), Buddy Duress (Ray), Taliah Lennice Webster (Crystal), Barkhad Abdi (Park Security Guard), Jennifer Jason Leigh (Corey Ellman)
- Origine, année
- US 2017
- Durée
- 101 minutes
- Distribution
- Ascot Elite
Motivation / Citation
C'est rare, les films qui vous scotchent à votre fauteuil et aimantent chaque parcelle de votre cerveau jusqu'à vous donner l'impression d'être en apnée. Good Time est de ceux-là.
Le Parisien, 13.09.2017
Commentaires
A ceux qui croyaient que la hausse du prix du pied carré et la sophistication des techniques de maintien de l’ordre avaient ravalé New York au rang de décor pour comédies romantiques, les frères Safdie démontrent que la ville est aussi fertile qu’au temps de Dog Day Afternoon, le film qu’avait tourné Sidney Lumet en 1975, avec Al Pacino. La course folle de Connie à travers le Queens – le moins filmé de tous les boroughs new-yorkais – éclaire brutalement les existences banales qu’elle fait voler en éclats. Grand-mère haïtienne, honnête salarié venu d’Afrique de l’Est, fille de bonne famille, les quilles de ce jeu violent font aussi une galerie de portraits d’une précision presque documentaire. Mais ça, on se le dira plus tard, une fois les lumières revenues. En attendant, il faut s’accrocher à son fauteuil. […]
Ce format – la nuit de toutes les catastrophes – a été éprouvé maintes fois dans les rues de New York, à commencer par Martin Scorsese, qui présenta After Hours en compétition à Cannes en 1985. Les frères Safdie y apportent une sensibilité très particulière, tout en respectant les règles – rapidité, violence, humour. Mais aussi ridicules que soient les personnages – Ray par exemple est dépourvu du moindre instinct de conservation, de la moindre intelligence des situations, une bêtise que Buddy Duress incarne avec une grande intelligence comique –, ils sont tous traités avec attention et affection. Regardez cette vieille patiente dans la chambre de laquelle se cache un fugitif : elle n’a fait que passer à l’écran, mais pourtant à la fin de la projection, on se souviendra de ses traits.
Cette affection s’étend jusqu’à Connie, qui ne la mérite que par la constance de son amour fraternel. Le reste – les mensonges patents, la violence physique, l’aveuglement, l’utilisation éhontée d’autrui – en ferait un garçon tout à fait antipathique, s’il n’y avait pas Robert Pattinson. Jusqu’ici, l’ex-star de Twilight, qui a renoncé au cinéma de studio pour des projets indépendants souvent audacieux, ne tenait qu’une note par personnage, certes pas toujours la même. Pour les Safdie, Pattinson a étendu son registre. Pitoyable puis terrifiant, charmeur puis lubrique, il est un ange. Un ange de la mort qui se prend pour un ange gardien.
Le monde, 26.05.2017
Le Queens qui sert de décor n’est pas le Manhattan javellisé par Giuliani, mais une terre encore sauvage, louche, qui permettrait presque de se croire dans un film d’Abel Ferrara circa 1984. Sous les néons rouges, verts et bleus qui éclairent chaque recoin de building, au rythme des enveloppantes secousses électroniques du compositeur Oneohtrix Point Never, Connie court. Il court en pure perte, se cogne, se déguise, braque une banque, ment, s’embrouille avec des dealers ou un gardien de parc d’attractions – métaphore du monde safdien ?
Tout ceci paraît arbitraire, improvisé, mais procède en réalité d’une grande précision d’écriture et de mise en scène, permettant l’éclosion d’un drôle d’actionner, bizarre, indécidable, mi-haletant mi-burlesque. Les gros plans, nombreux, n’y sont jamais une facilité stylistique, mais participent quant à eux d’une poétique des visages très élaborée. Les visages sont cassés, malmenés, masqués, inquiets, confondus (grand gag), et l’on ne peut jamais savoir avec certitude, du premier au dernier plan ce qu’ils expriment. Ils sont simplement là, disponibles à la fiction, dans un présent perpétuel, addicts à l’extase, ne demandant qu’à passer du bon temps avant de devoir s’éteindre à leur tour.
Les Inrockuptibles, 08.09.2017
Les Inrockuptibles, 08.09.2017
- 2017
- Cannes Film Festival: Soundtrack Award (Best Composer)
- 2017
- International Cinephile Society Awards: Prix du Jury, Best Actor (Robert Pattinson), Best Editing
Filmographie (Sélection)
- 2008
- The Pleasure of Being Robbed
- 2009
- Daddy Longlegs
- 2013
- Lenny Cooke
- 2014
- Heaven Knows What
- 2017
- Good Time
- 2019
- Uncut Gems
Balloon Birds
- Réalisation: Marjolaine Perreten
- CH 2014
- 1 minutes
Balloon Birds
Deux «oiseaux-ballons» se rencontrent sur une branche avant l'arrivée impromptue d'un troisième.