God’s Own Country

Séance du
  • Réalisation: Francis Lee
  • GBR, 2017
  • 104 minutes
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God’s Own Country

La vie de Johnny, 24 ans, est austère et solitaire. Il gère une ferme de moutons dans une région isolée du nord de l’Angleterre. Il n’échange que quelques mots secs avec son père malade et sa grand-mère stoïque. Afin d’oublier sa frustration, il sort boire dans le pub le plus proche et couche de temps à autre avec de jeunes hommes. Lorsqu’au printemps un jeune travailleur saisonnier roumain de son âge, Gheorghe, vient à la ferme, Johnny est d’abord méfiant et bourru. Pourtant, plus les deux jeunes hommes passent de temps ensemble à travailler durement, plus leur relation devient intense.

Générique

Réalisation
Francis Lee
Scénario
Francis Lee
Production
Manon Ardisson, Jack Tarling
Photographie
Joshua James Richards
Montage
Chris Wyatt
Musique
Dustin O'Halloran, Adam Wiltzie
Interprétation
Josh O’Connor (Johnny Saxby), Gemma Jones (Deirdre Saxby), Ian Hart (Martin Saxby), Alec Secareanu (Gheorghe Ionescu)
Origine, année
GBR, 2017
Durée
104 minutes
Distribution
Look Now!

Motivation / Citation

« Âpre, délicate, profondément émouvante, multirécompensée, God's Own Country de Francis Lee est une œuvre saillante dans le paysage aride des films d’amour entre hommes. »

Olivier Bombarda
Bande à part, 4.12.2017

Commentaires

« Francis Lee propulse ses personnages dans un environnement âpre dont il radicalise les traits. Le quotidien difficile des petits exploitants du Yorkshire pose le cadre d’un récit d’apprentissage qui travaille les contrastes sans les opposer. La peinture de la vie paysanne, au réalisme très appuyé, permet au cinéaste de construire un film qui évolue au rythme de la respiration de son héros, longtemps étouffée, enserrée, explosant parfois, se comprimant à nouveau, se libérant enfin. (…)

La maîtrise de Francis Lee consiste alors à répondre aux attentes tout en déplaçant le jeu. La première étreinte improbable, deux corps se débattant dans la boue, s’affranchit de tout réalisme pour imposer un érotisme électrisant et brutal. Il faut en effet qu’un dompteur conduise Johnny à accepter de devenir le jeune homme qu’il n’a jamais été, il faut que Gheorghe gravisse une colline pour que Johnny le rejoigne et perde son regard dans l’horizon des landes.

Après une première partie presque convenue, mais réussie, la narration surprend par la justesse et la générosité avec laquelle elle conte le début de l’histoire d’amour : pas de repli ou de rejet de la part de Johnny, pas de rebuffade mais un glissement enfantin et une acceptation de la tendresse que Gheorghe lui impose. Respirant à pleins poumons, se sentant enfin libre, le jeune homme ne mesure pas encore à quel point sa perception du monde change. (…)

Tournant de manière chronologique, le cinéaste permet à ses comédiens d’enrichir leurs rôles au fur et à mesure que le récit avance. Assortie d’une période d’immersion durant laquelle les acteurs ont travaillé dans des fermes, la méthode porte ses fruits et densifie une histoire par ailleurs très simple. Subtilement esquissés, les personnages du père et de la grand-mère se débarrassent des clichés pour lui apporter une richesse supplémentaire : s’il s’agit de préserver l’essentiel, le bonheur de Johnny en fait aussi partie.

La rigueur formelle et narrative de God’s Own Country met à nu un fil romanesque à la puissance savamment contenue dont les éruptions vives bouleversent sans feinte. Dans sa volonté d’inscrire une histoire d’amour homosexuelle dans la campagne de son enfance, Francis Lee réalise un premier long-métrage d’apparence rude mais profondément délicat. Loin du paradoxe, cette dualité signe la singularité du film. »

Pierre Guiho
Culturopoing, 6.12.2017


Prix (Sélection)

2017
Berlinale: Männer Jury Award: Meilleur film
2017
Sundance Film Festival: Meilleure réalisation
2017
British Independent Film Award en 4 catégories

Filmographie (Sélection)

2014
The last Smallholder (Kf/cm doc)
2013
Bradford Halifax London (Kf/cm)
2012
The Farmer’s Wife (Kf/cm)