Fidelio, l’odyssée d’Alice

Séance du
  • Réalisation: Lucie Borleteau
  • FRA, 2014
  • 97 minutes
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Fidelio, l’odyssée d’Alice

Alice, 30 ans, est marin. Elle laisse Félix, son homme, sur la terre ferme, et embarque comme mécanicienne sur un vieux cargo, le Fidelio. A bord, elle apprend qu’elle est là pour remplacer un homme qui vient de mourir et découvre que Gaël, son premier amour, commande le navire. Dans sa cabine, Alice trouve un carnet ayant appartenu à son prédécesseur. La lecture de ses notes, entre problèmes mécaniques, conquêtes sexuelles et mélancolie amoureuse, résonne curieusement avec sa traversée. Au gré des escales, au milieu d’un équipage exclusivement masculin, bercée par ses amours qui tanguent, Alice s’expose au bonheur de tout vivre à la fois et tente de maintenir le cap.

DS

Générique

Réalisation
Lucie Borleteau
Scénario
Lucie Borleteau, Clara Bourreau
Production
Pascal Caucheteux, Marine Arrighi de Casanova
Photographie
Simon Beaufils
Montage
Guy Lecorne
Musique
Thomas De Pourquery
Interprétation
Ariane Labed (Alice), Melvil Poupaud (Gaël), Anders Danielsen Lie (Felix), Pascal Tagnati (Antoine), Jean-Louis Coulloc'h (Barbereau)
Origine, année
FRA, 2014
Durée
97 minutes
Distribution
Xenix Film

Motivation / Citation

« [U]n film au charme fou, tourné sur un vrai cargo, avec un équipage aux nationalités disparates, et sur lequel prend le large un scénario d'une grande beauté. Si vous voulez partir en voyage, des horizons aux sentiments, traverser les troubles et les tempêtes intimes, entendre un mot sur deux dans la salle des machines et retrouver la densité du rêve telle qu'en offre la pleine mer, Fidelio tiendra sa promesse. »

Pierre Vavasseur
Le Parisien, 24.12.2014

Commentaires

« Inspiré par le parcours dans la marine d’une amie de la réalisatrice, Fidelio aurait pu être une chronique de la difficulté d’être femme en milieu masculin. Mais s’il aborde le sujet, c’est sans pesanteur didactique, comme un trait parmi d’autres de la vie d’Alice. Sous l’armure de sa blouse, elle devient un rouage humain comme un autre, plus efficace que d’autres, dans l’enfer des moteurs. Marquant les contrastes entre lumière et ombre, Lucie Borleteau trouve dans cet espace fascinant, qui vibre comme un être vivant, l’occasion de redire dans le langage symbolique de l’image toute la liberté de ce personnage qui n’a que faire des vieilles conventions de différenciation des sexes : les ténèbres qui y règnent avalent les hommes et les femmes de la même manière, floutent les silhouettes, et le bruit qu’on y entend en permanence estompe les différences de voix. (...)

Il fallait toute la grâce de l’actrice principale, Ariane Labed, pour faire vivre ce rêve, loin des illustrations faciles de l’ivresse du désir. A peine fragile dans sa délicatesse, elle alimente tout le film en énergie, dans sa course vers la liberté qui ne sera peut-être plus, sur le rivage, qu’un rêve. Mais, à bord du vieux «Fidelio», ce rêve rajeuni a du corps et du cœur. »

Noémie Luciani
Le Monde, 23.12.2014

Propos de la réalisatrice

« Il y a un rapport au corps très important. Aviez-vous la volonté de montrer une femme avec ses besoins viscéraux ?
Exactement. Ariane et mon amie ne sont pas des femmes à la poitrine ostentatoire et à la féminité exacerbée. Lorsqu’Alice retire sa combinaison, nous apercevons une silhouette  gracile, musclée, excitée. Il s’agit là d’une volonté de laisser vivre la chair pour une chose naturelle : le sexe. C’est pourquoi je souhaitais filmer ces scènes de manière crue, explicite et lumineuse. Au cinéma, les ébats sont souvent montrés comme un événement incroyable alors qu’en fait, cela ne représente que la vie.

La sexualité est parfois abordée de façon assez potache…
Les hommes sont mal à l’aise dans cette confrontation avec une femme qui agit comme eux, alors ils en plaisantent. Il est nécessaire d’évacuer cette tension sexuelle omniprésente puisque c’est la seule chose qui manque à bord.

Une menace plane d’ailleurs sur Alice…
Oui, et cette histoire part d’une anecdote réelle, nous espérons donc que l’homme en question verra le film. Une agression peut prendre diverses formes  et aller jusqu’au viol. La magie du cinéma, c’est qu’Alice puisse s’en sortir seule et la tête haute. Les films servent aussi à exprimer ce que l’on n’a pas toujours réussi à faire dans la réalité.

L’univers du cinéma ne doit pas être évident pour une femme ?
J’ai récemment réalisé qu’être une femme relevait du combat, quel que soit le milieu dans lequel on se trouve. (...) Le milieu du cinéma n’est pas pire qu’ailleurs. Les équipes sont très mixtes. Dans le film, Alice exerce son activité sans avoir à prouver sa capacité,  sans que le genre ne soit un poids. Le monde a évolué, mais il faut rester en éveil et se dire que rien n’est gagné. »

Justine Boivin
Le Journal des Femmes, 30.12.2014

Prix (Sélection)

2015
Montclair Film Festival: Bester Spielfilm
2014
Locarno Festival: Prix pour la meilleure actrice (Ariane Labed)

Filmographie

2019
Chanson douce
2014
Fidélio, l'odyssée d'Alice
2012
La grève des ventres (cm)
2008
Les voeux (cm)
2004
Nievaliachka, la poupée qui ne tombe pas (cm)

Eisnasen

En avant-projection
  • Réalisation: V. L. Montaño, J. Hofmann
  • CH 2018
  • 7 minutes
au film principal
Eisnasen

Eisnasen

Moco vit dans un monde où il fait un froid glacial. Un filet de morve pend en permanence de son nez, et il a des difficultés à respirer. Pour lui, c’est la glace qui est responsable de ce nez qui coule, il commence alors à la fondre avec son chalumeau. Plus il sera loin de la glace, mieux ça ira. Du moins le pense-t-il