Dene wos guet geit

Séance du
  • Réalisation: Cyril Schäublin (Anwesenheit des Regisseurs am Fr. 6.12.)
  • CH 2017
  • 71 minutes
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Dene wos guet geit

Alice travaille dans un call center à Zurich. Elle vend des abonnements internet et tente de convaincre des inconnus de changer de caisse maladie. Après le travail, elle rappelle des grands-mères seules et fortunées et se fait passer pour leur petite-fille qui a désespérément besoin d’argent. Tandis qu’elle s’enrichit rapidement, elle erre dans une Zurich glaciale et apparement anonyme où la vacuité des conversations à propos du prix de tout et de rien et de la qualité de réseaux téléphoniques occupe tout l’espace sous le regard désabusé de forces de sécurité vaguement inquiétantes.

DS

Générique

Réalisation
Cyril Schäublin (Anwesenheit des Regisseurs am Fr. 6.12.)
Scénario
Cyril Schäublin
Production
Silvan Hillmann, Lara Hacisalihzade, Ralph Rutishauser, Cyril Schäublin
Photographie
Silvan Hillmann
Montage
Cyril Schäublin
Interprétation
Sarah Stauffer, Nikolai Bosshardt, Fidel Morff, Daniel Binggeli, Margot Gödros
Origine, année
CH 2017
Durée
71 minutes
Distribution
Outside the Box
Âge recommandé
16

Begründung / Zitat

Crime et amour, ingrédients essentiels du cinéma, se retrouvent aplatis sur une surface sans profondeur : voilà où réside la véritable force de ce film.

Giuseppe Di Salvatore
Filmexplorer.ch, 7.1.2018

Commentaires

Le film raconte une histoire d’arnaque, une histoire de celles que l’on peut lire dans les journaux gratuits. Mais cette histoire ne réussit pas à créer une véritable tension dramaturgique. D’ailleurs, la machination de l’arnaque est exécutée sans suspens, comme s’il s’agissait d’une procédure ultérieure — une procédure qui permet de relier autour de l’argent la nouvelle génération et la vieille, la (nouvelle) pauvreté des call centers aux fortunes cachées presque anonymement dans les banques privées : encore des nivellements. La scène du dépôt de l’argent dans la banque privée — d’une tonalité absolument documentaire — montre, avec ses procédures standardisées, comment même ce qui devrait être la réalité la plus cachée est « normalisé » par une bureaucratie de routine.
Dene wos guet geit, ainsi, devient une interrogation sur l’absence de désir dans nos sociétés formatées par les procédures. La rigueur minimaliste du film ne fait que souligner cette thématique. Les accents qui pourraient sembler presque caricaturaux de l’histoire se révèlent tristement réels, jusqu’à dégager une certaine poésie, quoiqu’elle se connoterait de nihilisme. Schäublin, en cela, a l’intelligence d’aller au bout de son esprit purement observateur, jusqu’à risquer l’ennui ; mais c’est justement par cet ennui qu’il est capable de nous montrer la face absurde des villes que nous habitons, et des vies sans désir qui y prennent place.

Giuseppe Di Salvatore
Filmexplorer.ch, 7.1.2018

Le fait divers, délesté de tout suspense, sert de fil rouge à une succession de scènes où les dialogues ne sont que discussions sans intérêt sur les avantages comparés des offres d’opérateurs des télécoms et de caisses maladie. Parfois, les échanges se résument même à des chiffes : codes wifi, numéros de comptes bancaires, etc. Chacun s’y reconnaîtra, comme le relève avec malice Cyril Schäublin : « Nous avons tous l’habitude d’avoir ce genre de conversations, j’ai d’ailleurs demandé à mes acteurs d’improviser. » Une satire ? « Certains spectateurs ont vu le film comme ça. Oui, il y a des répétitions comiques, un peu d’ironie, mais aussi de l’amour pour les personnages, non ? Je ne suis pas un cynique. » (...)
Filmant à distance, en plans larges ou surplombants, Cyril Schäublin plonge ses personnages dans les décors aseptisés et dystopiques d’une ville anonyme. « Ma mise en scène a été comparée à des images de caméras de surveillance. Je ne la vois pas du tout comme ça ! Je préfère parler de ‘tableaux vivants’, qui invitent à observer. J’aime bien la distanciation brechtienne, l’idée que le spectateur doit toujours être conscient qu’il est en train de regarder un film. Et j’essaie de ne pas trop le séduire, pour qu’il soit obligé de s’investir, de donner aussi quelque chose. »
Ses plans géométriques jouent avec les perspectives de l’architecture urbaine. Des images dont la beauté épurée, pour nous, respire une ultramoderne solitude. « Chacun peut interpréter ce qu’il voit à sa manière. La presse alémanique a souvent parlé d’un univers très froid. Moi, j’aime beaucoup ce sentiment d’être perdu dans le monde construit et moderne. Je me sens libre dans ces endroits qui sont comme des déserts dans la ville. J’apprécie leur atmosphère. »

Mathieu Loewer
Le Courrier, 31.5.2018

Prix

2017
Locarno Film Festival: Special Mention of the Jury
2018
Zürcher Filmpreis: Bester Film
2018
Edinburgh Film Festival: Best International Feature Film
2018
Mucia International Film Festival IBAFF: Meilleure fiction

Filmographie

2004
Das Licht der Maschine (Kf/cm)
2009
Lenny (Kf/cm)
2011
Portrait (Kf/cm)
2012
Stampede (Kf/cm)
2017
Dene wos guet geit
2018
Kropotkin (Kf/cm doc)

Travelogue Tel Aviv

En avant-projection
  • Réalisation: Samuel Patthey
  • CH 2017
  • 6 minutes
au film principal

Travelogue Tel Aviv

Un jeune étudiant en art part de la Suisse pour six mois à Tel Aviv. A travers le dessin il va apprendre à connaitre et à analyser ce nouvel environnement tout comme lui-même.