Chinatown
- Réalisation: Roman Polanski
- USA, 1974
- 130 minutes
Chinatown
En 1937. La sécheresse sévit à Los Angeles. J.J. Gittes, un petit détective spécialisé dans les constats d'adultère, est engagé par la troublante Evelyn Mulwray, qui soupçonne son mari, un fonctionnaire du service des eaux, d'entretenir une maîtresse. Obligeant, Gittes ne tarde pas à surprendre Mulwray en compagnie d'une jeune femme. L'histoire fait la une des journaux. Le détective découvre alors qu'on s'est servi de lui pour discréditer Mulwray, fonctionnaire intègre opposé à la construction d'un réservoir d'eau dans la vallée de San Fernando. Comme si cela ne suffisait pas, le limier apprend bientôt que la femme qui l'a engagé n'est pas la vraie Evelyn Mulwray...
DSGénérique
- Réalisation
- Roman Polanski
- Scénario
- Robert Towne
- Production
- Robert Evans
- Photographie
- John A. Alonzo
- Montage
- Sam O'Steen
- Musique
- Jerry Goldsmith
- Interprétation
- Jack Nicholson (J.J. Gittes), Faye Dunaway (Evelyn Mulwray), John Huston (Noah Cross)
- Origine, année
- USA, 1974
- Durée
- 130 minutes
- Distribution
- Park Circus (UK)
- Âge recommandé
- 16
Motivation / Citation
« Tout est très complexe dans Chinatown. Tout y est parfait aussi, des arabesques du récit et de la mise en scène aux interprétations magistrales de Jack Nicholson et Faye Dunaway.
ARTE Cinema
Commentaires
« Ce film « s’inscrit dans la veine des films dossiers sur la conspiration et fait partie des trois, quatre grands films qui permettent de structurer ce qu’on appelle le cinéma du complot, un cinéma nixonien », juge Jean-Baptiste Thoret. Et Yannick Dehée de renchérir : Polanski s’intègre « complètement dans le cinéma de ces années-là. Alan Pakula, Les Trois Jours du Condor, Sydney Pollack… Tout ce cinéma des années soixante-dix, sous le coup de la présidence Nixon, remet en question les fondements de l’ordre établi américain ». Le film entrelace une intrigue intime – la relation qui se noue entre Evelyn et Gittes – et une enquête sur la distribution d’eau à Los Angeles. Quand Chinatown sort, on est au début d’une crise économique, relève Yannick Dehée, et le film est situé dans les années trente, c’est-à-dire au début de la Grande Dépression. Nous regardons aujourd’hui ce film au milieu d’une autre crise… Le personnage de Jake Gittes admet mal de se faire donner des leçons par un banquier. Il lui demande : « Combien de familles avez-vous expulsées ce mois-ci ? » La sympathie du réalisateur va plutôt au détective privé, aventurier, un peu soudard sur les bords, face à l’édile installé, sûr de son bon droit. C’est un des aspects qui rendent ce film intemporel. Une des clés du film, c’est cette corruption des élites, cette corruption fondatrice de l’Amérique. Tout Los Angeles est bâti sur des mensonges et de la corruption. C’est ça que nous dit Polanski dans ce film, et c’est ce qui rend si dommageable qu’il n’ait pas fait d’autres films américains ».
Dans Chinatown, la caméra est d’une discrétion absolue, la noirceur ensoleillée de Los Angeles rappelle le roman noir… Mais le rétro s’arrête là : Chinatown est un film profondément personnel, qui met en scène le retour du refoulé. « La corruption de la cellule familiale renvoie à la corruption de la ville entière », note Michel Ciment. Chinatown n’est pas un lieu, c’est une souffrance inconsolée que Jake, le personnage de Nicholson, espère ne jamais revisiter. (...) Chinatown, explique Kamila Kuc, c’est la terre des souvenirs oubliés qui peuvent ressurgir selon les contingences de la vie. C’est un état d’esprit que Jake connaît. Il ne veut pas y revenir, puisque ce passé est traumatisant. Jake, comme de nombreux personnages de Polanski, perd contre la cruauté du destin, et contre le monde qui nous entoure, un monde profondément corrompu. C’est très polanskien, cette idée que les gentils perdent toujours contre le monde extérieur et des circonstances qui échappent complètement à leur contrôle. »
Roman Polanski – Vie et destin de l'artiste, 2010
Prix (Sélection)
- 2007
- Platz 21 auf der Liste der 100 besten amerikanischen Filme des American Film Institute
- 1991
- entrée au National Film Registry
- 1975
- 10 Oscarnominationen, Oscar für das Beste Originaldrehbuch
- 1975
- Golden Globes: meilleur réalisateur, meilleur film dramatique, meilleur acteur , meilleur scénario
Filmographie (Sélection)
- 2017
- D'après une histoire vraie
- 2013
- La Vénus à la fourrure
- 2002
- The Pianist
- 1992
- Bitter Moon
- 1979
- Tess
- 1976
- The Tenant
- 1974
- Chinatown
- 1971
- Macbeth
- 1968
- Rosemary's Baby
- 1965
- Repulsion
- 1962
- Nóz w wodzie (Knife in the Water)