Aquí no ha pasado nada

Séance du
  • Réalisation: Alejandro Fernández Almendras
  • CL/US/FR 2016
  • 95 minutes
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Aquí no ha pasado nada

Vicente, un étudiant en vacances d'été à la mer dans la maison de famille, passe ses journées à boire et à flirter. Une nuit, il s'entasse dans une voiture avec de nouveaux amis qui provoquent un accident mortel. Affecté de troubles de mémoire et les autres présentant des témoignages contradictoires, Vicente se retrouve empêtré dans une affaire criminelle et un système corrompu qui protège le conducteur réel, le fils d'un éminent politicien.

Générique

Réalisation
Alejandro Fernández Almendras
Scénario
Alejandro Fernández Almendras, Jerónimo Rodríguez
Production
Augusto Matte, Pedro Fantaine
Photographie
Inti Briones
Montage
Soledad Salfate, Alejandro Fernández Almendras
Musique
Domingo García-Huidobro
Interprétation
Agustín Silva (Vincente), Paulina García (Roxana), Daniel Alcaíno (Fiscal Yáñez), Alejandro Goic (Tio Julio), Luis Gnecco (Gustavo Barría)
Origine, année
CL/US/FR 2016
Durée
95 minutes
Distribution
Trigon

Motivation / Citation

C’est du cinéma de combat, vif et juste.

François Forestier
L’Obs, 20.09.2016

Commentaires

La scène est à la fois anodine et marquante : Vicente, chez lui, se met en branle doucement pour une de ses activités oisives habituelles ; soudain, la domestique de la maison entre dans le champ pour son service, et le film de hausser alors un peu le ton par le biais de la musique, comme si soudain le rapport de classe devenu explicite venait contredire l’innocuité de la scène. La première itération de celle-ci intervient dans une cuisine bien propre, la seconde sur une terrasse jonchée de bouteilles vides où la saleté ne se cache plus. Dans l’intervalle, c’est sans sévérité mais sans complaisance qu’Alejandro Fernandez Almendras nous fait suivre ce jeune homme, faux coupable d’homicide mais pas vraiment innocent de l’aveuglement social de son milieu, tâchant de se protéger comme il peut de ses responsabilités et de la conscience de l’injustice qui pointe. On est d’autant plus attentif à son humanité, dans sa bonne foi et dans ses failles, au regard du pragmatisme froid et révoltant qui lui fait face : de son oncle avocat au procureur, tous semblent collaborer pour que le système judiciaire fonctionne comme en autorégulation, menant sans faillir à l’issue la moins dommageable aux nantis, système auquel même ceux qui y sont extérieurs finissent par acquiescer. C’est l’indéniable doigté du film qui, pour pointer l’iniquité d’un système, porte un regard aussi attentif aux atermoiements d’un de ses acteurs les plus quelconques, passifs et néanmoins révélateurs.

Benoît Smith
critikat.fr, 20.09.2016

On imagine aisément le film engagé rageur et efficace que ce fait divers, qui connut à l’époque un retentissement considérable, aurait pu inspirer. Le jeune réalisateur chilien Alejandro Fernandez Almendras, dont Aquí no ha pasado nada est le quatrième long-métrage, fait pourtant le pari d’aborder sa matière par un chemin de traverse (s’intéressant à peine au chauffard, il adopte le point de vue d’un passager dans la voiture) et, en refusant constamment d’amoindrir ses ambitions de cinéma au profit de la belle cause, porte cette dernière plus haut, plus fort, plus subtilement.
Tout va bien invite son spectateur à suivre la trajectoire guère enthousiasmante de Vicente, jeune homme sans grands défauts ni envergure – l’un de ces compagnons de fête dont on ne dit ni beaucoup de bien, ni beaucoup de mal, et dont personne ne s’aperçoit qu’ils sont rentrés chez eux avant la fin. On devine d’ici le candidat idéal pour porter le chapeau, ce qu’il est, et à quoi le film refusera constamment de le réduire. C’est la principale raison, sans doute, pour laquelle on s’attache à son destin : contre l’histoire vraie qui instrumente le falot, Alejandro Fernandez Almendras lui donne droit d’exister à part entière, dans toute sa médiocrité, son insouciance un peu forcée, cette absence d’ambition qu’il partage – c’est là toute la force du portrait – avec une génération entière d’indolents jeunes nantis.
Dès lors, la lecture évidente du fait divers en symptôme d’une corruption éhontée gangrénant les institutions nationales s’enrichit d’une hypothèse moins facile, et peut-être plus corrosive encore à l’échelle sociétale. Il n’est guère besoin d’une guerre pour vivre en lâche. Vicente, et tous ses compagnons de fête, ont fait sans le savoir de la lâcheté – devant la vie et ses promesses, les autres et leurs besoins, l’Histoire – un art de vivre qui autorise, voire appelle, dans le tableau des Martin Larrain (Larrea dans le film) meurtriers et impunis.

Noémie Luciani
Le Monde, 20.09.2016

Prix

2016
Cartagena Film Festival: FIPRESCI Prize
2016
Havana Film Festival: Best cinematography

Filmographie

2009
Huacho
2011
Sentados frente al fuego
2014
To Kill a Man (Matar a un hombre)
2016
Aquí no ha pasado nada
2019
Mi Amigo Alexis
2019
The Play (Hra)

The Kids Are Alright

En avant-projection
  • Réalisation: Rafael Kistler
  • CH 2014
  • 10 minutes
au film principal

The Kids Are Alright

Faisant tranquillement pétarader son vélomoteur dans la nuit, Luka s’arrête pour voler une bouteille de vodka. L’ayant observé, un jeune garçon menace de le dénoncer au commerçant s’il ne l’emmène pas faire un tour sur sa bécane. Ce qui semble un simple incident de parcours pour Luka se transforme en périple nocturne dont les deux garçons sortiront grandis.